Rencontre entre Charles Michel et Xi Jinping la semaine prochaine à Pékin dans une « situation géopolitique tendue »

Le président du Conseil des chefs d’État et de gouvernement européens, l’ancien premier ministre belge Charles Michel, se rend en Chine le 1er décembre. Il y rencontrera Xi Jinping, le président chinois et chef du Parti communiste chinois.

Pourquoi est-ce important ?

Il s'agira de la première visite d'un homme politique européen en Chine depuis... début novembre. En effet, c'est à cette époque que le chancelier allemand Olaf Scholz a effectué une visite éclair dans l'Empire du Milieu. Son voyage a suscité de nombreuses critiques. La France, en particulier, craignait que Scholz, en la jouant solo, ne saborde un plan d'action européen coordonné à l'égard de la Chine.

L’essentiel : c’est la première fois depuis 2018 qu’un président de l’UE rencontre Xi Jinping en Chine. Bien sûr, beaucoup de choses ont changé au cours de ces quatre années.

Les intérêts économiques allemands

  • Tous les États membres de l’UE ne sont pas favorables à une position critique à l’égard de la Chine.
  • Berlin, la locomotive de la zone euro, par exemple, est très dépendante de Pékin sur le plan économique et préfère ne pas faire sauter tous les ponts.
  • Les géants allemands de l’automobile, tels que Volkswagen et BMW, entre autres, possèdent des usines en Chine. De leur côté, les Chinois possèdent une partie du port de Hambourg. Et en général, l’industrie allemande s’appuie fortement sur la technologie chinoise (batteries).
  • Depuis la guerre en Ukraine, cependant, l’Allemagne devrait se rendre compte qu’elle paie un lourd tribut à sa dépendance à l’égard d’États qui suivent une voie (géo)politique différente de celle de l’Occident. C’est une observation faite par les États-Unis, les partenaires européens et les Verts, qui font partie du gouvernement allemand.
  • Mais l’Allemagne reste l’Allemagne : c’est une économie exportatrice qui a besoin de la mondialisation.

Faucons

  • Le petit pays qu’est la Lituanie, quant à lui, est considéré comme l’un des faucons qui se méfient le plus de l’État chinois.
  • En retour, un boycott chinois a été imposé aux produits lituaniens parce que Vilnius a renforcé ses liens avec l’État insulaire démocratique de Taïwan. Cette dernière est considérée comme une province rebelle par le régime chinois.
  • En attendant, il y a toujours Washington, qui tient à voir en Bruxelles un allié pour sa guerre commerciale avec Pékin.
  • C’est pourquoi l’Union européenne éprouve les plus grandes difficultés à élaborer une stratégie sur la meilleure façon de se rapprocher de la deuxième économie mondiale.

La citation : « Dans le contexte d’une situation géopolitique et économique tendue, la visite est une bonne occasion pour l’UE et la Chine de s’engager. »

  • Au niveau de l’UE, c’est la guerre des chefs. Charles Michel et Ursula von der Leyen se marchent sur les pieds, et ils ne peuvent plus s’encadrer. Charles Michel n’a d’ailleurs pas convié le président de la Commission européenne en Chine.
  • Le dirigeant européen et son homologue chinois discuteront « des défis mondiaux et des questions d’intérêt commun », a déclaré un membre du cabinet de Michel au Financial Times.
  • En outre, selon Michel lui-même, « les droits de l’homme, le changement climatique, les relations économiques et les questions de santé mondiale » devraient figurer à l’ordre du jour des discussions.
  • Ce qu’il en ressortira est une tout autre question, même s’il est toujours important de se parler.

BL

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