Une responsable du laboratoire de Wuhan répond aux accusations: ‘Comment prouver quelque chose pour laquelle il n’y a pas de preuve?’

Si la théorie d’une fuite du coronavirus de l’Institut de virologie de Wuhan est née quasiment en même temps que le virus, celle-ci se renforce depuis plusieurs semaines. Une fois n’est pas coutume, une responsable du laboratoire incriminé a accepté de répondre aux questions d’un média occidental.

Depuis plusieurs semaines, les allégations qui font de l’Institut de virologie de Wuhan et de son laboratoire de haute sécurité P3 le nid du Covid-19 gagnent en popularité. C’est surtout la position américaine sur le sujet qui induit ce phénomène. Le président Biden lui-même a appelé ses services de renseignement à ‘redoubler d’efforts’ pour identifier l’origine du virus, tout en déplorant le manque de coopération et de transparence de Pékin.

En vue de répondre aux critiques, la virologue Shi Zhengli, à la tête du laboratoire au cœur de la polémique, a répondu aux questions du New York Times.

Parmi les accusations émises envers l’Institut de virologie de Wuhan, il y a le fait que les scientifiques chinois y auraient effectué des recherches de ‘gain de fonction’. De telles expériences consistent à modifier délibérément le code génétique d’une molécule, ici d’un virus, en accroissant notamment la virulence ou la transmissibilité d’un pathogène en vue de mieux l’appréhender. Des élus américains (républicains, surtout)) ont mis cette hypothèse sur le tapis. Le New York Times l’a confirmée, citant une étude datant de 2017.

‘Mon laboratoire n’a jamais mené ou coopéré à la conduite d’expériences de gain de fonction qui améliorent la virulence des virus’, a pourtant répondu Shi Zhengli au journal américain.

Toutes les accusations seraient infondées

Lorsque le journaliste du New York Times lui a demandé si son laboratoire avait eu en sa possession une souche du nouveau coronavirus avant la pandémie, la Dr Zhengli a répondu par la négative. Même réponse concernant les informations relayées dans la presse américaine selon lesquelles trois chercheurs de son laboratoire auraient été hospitalisés en novembre 2019 suite à des symptômes similaires à ceux provoqués par le Covid-19.

La virologue de Wuhan a ensuite nié en bloc toute la théorie entourant son laboratoire. ‘Comment diable puis-je offrir des preuves pour quelque chose où il n’y a aucune preuve?’ a déclaré la Dr Zhengli dans l’interview. ‘Je ne sais pas comment le monde en est arrivé là, à déverser constamment des saletés sur un scientifique innocent’, a-t-elle ajouté.

Quant aux accusations de manque de transparence, elle les a elles aussi balayées d’un revers de la main. Pour la virologue, il s’agit de ‘spéculations fondées sur une méfiance totale’.

‘Je suis sûre de n’avoir rien fait de mal. Je n’ai donc rien à craindre’, a ajouté la Dr Zhengli.

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