‘Les soupçons sur le labo de Wuhan ? Ils vont affaiblir notre lutte contre les prochaines pandémies’: l’étrange réaction de la responsable du labo chinois

En cette fin de semaine, de nouvelles allégations envers une possible fuite du SARS-CoV-2 d’un laboratoire de l’Institut de virologie de Wuhan font surface. Des scientifiques demandent de nouvelles enquêtes. Une virologue chinoise qui travaille dans le laboratoire incriminé a décidé de réagir.

Ce jeudi, la revue Science a publié une lettre écrite par 18 biologistes de renom au sujet de l’origine du SARS-CoV-2, le virus responsable de la pandémie de coronavirus. Les scientifiques appellent à l’organisation d’une nouvelle enquête indépendante et demandent notamment aux autorités chinoises d’autoriser l’accès à tous leurs laboratoires ainsi qu’à leurs données sanitaires. Ils invitent également à reconsidérer avec plus de sérieux l’hypothèse de l’accident de laboratoire.

Cette publication survient en même temps que la divulgation de documents inédits au sujet de l’Institut de virologie de Wuhan. Si ces informations ne concernent pas directement le virus à l’origine du Covid-19, elles tendent à prouver que les autorités chinoises ne disent pas tout au sujet de leurs laboratoires.

Une lettre ‘vraiment triste’

Mis bout à bout, ces différents éléments font à nouveau peser de lourds soupçons sur l’Institut de Wuhan. Face à ceux-ci, la responsable scientifique des maladies émergentes à l’Institut de virologie de Wuhan, Shi Zhengli, a tenu à réagir. Et elle n’y est pas allée par le dos de la cuillère.

La virologue chinoise a qualifié ces allégations de ‘totalement inacceptables’. ‘Qui peut fournir une preuve qui n’existe pas ?’, a-t-elle répondu à la demande des 18 scientifiques d’avoir accès aux données de son laboratoire.

‘C’est vraiment triste de lire cette ‘Lettre’ écrite par ces 18 éminents scientifiques’, a écrit Shi Zhengli dans un courriel. ‘L’hypothèse d’une fuite de laboratoire est juste basée sur l’expertise d’un laboratoire qui travaille depuis longtemps sur les coronavirus de chauve-souris qui sont phylogénétiquement liés au SARS-CoV-2. Ce genre d’allégations va certainement nuire à la réputation et à l’enthousiasme des scientifiques qui se consacrent à l’étude des nouveaux virus animaux présentant un risque potentiel de propagation aux populations humaines et, en fin de compte, affaiblir la capacité des humains à prévenir la prochaine pandémie.’

Rappelons que l’équipe de l’OMS envoyée en Chine en début d’année est arrivée à la conclusion qu’un accident de laboratoire était ‘hautement improbable’. D’après elle, le scénario le plus plausible est une contamination via un animal proche de l’homme. Un rapport envers lequel certains scientifiques ont émis de nombreux doutes, tant la Chine aurait fait pression pour qu’aucun de ces éléments ne la mette en cause.

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