La pression scientifique s’accroit sur le labo de Wuhan: des documents inédits relancent la piste de l’accident

Jeudi 13 mai, un nouveau groupe de scientifiques indépendants publie une tribune dans le magazine Science. Quelques heures avant sa publication, trois travaux universitaires menés ces dernières années dans l’Institut de virologie de Wuhan (WIV) fuitaient sur Twitter. Le Monde a pu en déchiffrer des informations inédites.

Une thèse de doctorat et deux mémoires de master. Le tout écrit en chinois et datant de 2014, 2017 et 2019. Ces trois travaux universitaires remettent en cause certaines données livrées par l’Institut de virologie de Wuhan (WIV), le fameux labo qui étudie les coronavirus et qui a maintes fois été accusé d’être à l’origine de la pandémie mondiale.

Ces travaux ne prouvent rien sur l’émergence du Covid-19, mais ils montrent que le labo de Wuhan en garde beaucoup sous la pédale et se contredit. ‘Nous savions que les chercheurs du WIV ne rendent pas publiques l’ensemble des données dont ils disposent, explique la biologiste moléculaire Virginie Courtier, chercheuse (CNRS) à l’Institut Jacques-Monod, dans les colonnes du Monde. On est cette fois un cran au-delà : plusieurs de leurs déclarations précédentes semblent contredites dans ces mémoires.’

‘Un précédant gênant’

Des révélations qui n’en sont qu’à leur début. Mais qui font écho à l’appel lancé par une vingtaine de scientifique – dont quelques grosses pointures – qui demande une enquête plus approfondie sur un potentiel accident de laboratoire.

Tout le monde se souvient de cette délégation de l’OMS qui a été accompagnée de près sur place. Une délégation dont la conclusion estimait qu’un accident de laboratoire était ‘hautement improbable’ pour expliquer l’origine du virus.

‘Les accidents de laboratoire se produisent et peuvent avoir des conséquences désastreuses. Je suis préoccupée par les conséquences à court et à long terme de ne pas évaluer de manière rigoureuse la possibilité d’une évasion de laboratoire. Ce serait un précédent gênant’, explique l’une des signataire, épidémiologiste et biologiste évolutionniste à l’Université de Chicago, Sarah E. Cobey, qui favorise pourtant une émergence biologique du virus.

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