Par crainte d’un regain de la pandémie, l’Union européenne offre gratuitement des vaccins occidentaux à la Chine

Le monde va-t-il connaître une nouvelle vague pandémique, alors que la Chine rouvre ses frontières malgré une hausse des contaminations ?

Pourquoi est-ce important ?

Va-t-on refaire les mêmes erreurs qu'en 2020 ? La question mérite d'être posée, alors que la Chine a décrété un virage à 180 degrés par rapport à sa politique "zéro Covid" ultra stricte et a annulé la plupart des restrictions aux voyages. Une décision qui pourrait s'avérer lourde de conséquences.

Dans l’actualité : afin d’endiguer le risque d’un possible regain pandémique, l’UE fournit à la Chine des vaccins prélevés sur ses propres stocks, alors que Pékin avait toujours refusé de recourir à des produits qui n’étaient pas d’origine chinoise.

  • Xi Jinping a déjà une fois accepté de perdre la face en annulant sa politique « zéro Covid » après des mois d’entêtement. Va-t-il aussi admettre, même implicitement, que la politique vaccinale chinoise n’a pas fonctionné ? C’est un peu ce que sous-entendrait un accord pour obtenir des vaccins européens, alors que l’Empire du Milieu ne jure que par des produits de fabrication nationale.
  • Or l’UE a proposé à la Chine de lui fournir gratuitement des vaccins, révèle le Financial Times, citant des fonctionnaires de la Commission européenne s’exprimant sous le couvert de l’anonymat.
  • Cette initiative fait partie de la stratégie envisagée par la commissaire européenne à la Santé, Stella Kyriakides, pour éviter que la réouverture chinoise ne provoque un regain de la pandémie jusque dans l’Union.

« La commissaire Kyriakides a contacté ses homologues chinois pour leur offrir solidarité et soutien, y compris une expertise en matière de santé publique ainsi que des dons de vaccins européens adaptés à un variant. »

L’UE pourrait donc expédier en Chine ses stocks excédentaires, plutôt que de les détruire une fois ceux-ci arrivés à péremption. À condition toutefois que Pékin accepte ce cadeau au fort potentiel symbolique ; or le gouvernement chinois n’a pas encore donné sa réponse.

Des vaccins plus efficaces que d’autres

Le contexte : une population chinoise vaccinée, mais pas aussi immunisée qu’espéré.

  • Si les vaccins Sinovac et Sinopharm étaient efficaces au début de la pandémie, ils semblent moins durables que les produits occidentaux à l’ARN messager, en particulier face à la multiplication des variants.
  • La population chinoise est entièrement vaccinée à 90% selon la mission diplomatique de la Chine auprès de l’UE, mais l’OMS nuance en rappelant que 40% seulement des 80 ans et plus avaient bien reçu trois doses. Or, deux doses n’offrent qu’une protection de 50 % aux personnes de plus de 60 ans, estime Mike Ryan, responsable des urgences sanitaires à l’OMS : « Ce n’est tout simplement pas une protection suffisante dans une population aussi importante que celle de la Chine. […] Avec autant de personnes dans un contexte vulnérable, avec une telle couverture, nous devons vraiment nous concentrer sur la vaccination. »

Premières vraies vacances depuis 2 ans

Le détail : Un Nouvel An lunaire qui risque d’être virulent, d’autant plus que les touristes chinois sont de retour.

  • Les Chinois, comme de nombreuses autres nations d’Asie, vont seulement entamer leurs vacances et leurs festivités pour le Nouvel An du calendrier lunaire. Or les périodes de rassemblements populaires ont toujours provoqué des regains épidémiques.
  • En outre, la Chine a annulé la majorité de ses restrictions aux voyages, tant pour les étrangers que pour ses citoyens. Ceux-ci envisagent massivement de partir en vacances, pour la première fois depuis deux ans. On peut s’attendre à des déplacements nombreux, tant à l’intérieur du pays que vers des destinations populaires, comme l’Australie, ou le Royaume-Uni.
  • La France, l’Espagne et l’Italie ont annoncé la mise en place de contrôles pour les voyageurs venus de Chine, et leur demanderont la preuve d’un test Covid négatif ou de leur statut vaccinal.
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