Les 7 principaux risques économiques pour l’année 2022

Depuis deux ans, la crise du coronavirus a mis à mal l’économie mondiale et son impact devrait se faire ressentir durant un moment encore, notamment en 2022. Difficile de faire des prévisions dans ce contexte. De nombreux autres facteurs pourraient également influencer l’économie mondiale au cours des 12 prochains mois, dans le bon, mais aussi et surtout, dans le mauvais sens.

Les prévisions économiques pour les années 2020 et 2021 ont été quelque peu chamboulées, en raison de la pandémie de coronavirus et de l’apparition de différents variants. Et bien que la situation semble aller dans le bon sens, grâce aux vaccins notamment, les risques de nouvelles mesures suite à l’apparition de nouveaux variants sont toujours bien présents.

Malgré ce contexte sanitaire incertain, les économistes, notamment ceux de chez Bloomberg, y vont déjà de leurs prévisions pour l’année 2022. La plupart des avis vont d’ailleurs dans le même sens : une reprise robuste est au programme, de même qu’une baisse des prix globale et un abandon des politiques monétaires d’urgence. Dans l’ensemble, c’est plutôt optimiste, mais beaucoup de facteurs pourraient faire que l’économie mondiale pourrait finalement empirer.

1. Une croissance impactée par les variants

Face au variant Omicron et surtout à la recrudescence du nombre de cas de coronavirus, plusieurs gouvernements ont remis en place des mesures pour lutter contre les contaminations. C’est notamment le cas en Belgique avec la fermeture des salles de spectacle, mais aussi des boites de nuit ou encore l’instauration d’une heure de fermeture pour l’horeca. D’autres mesures plus globales comme la fermeture des frontières ont un impact sur la croissance mondiale. A cet égard la disparition des touristes chinois est un énorme coup dur pour le tourisme.

Selon Bloomberg Economics, la croissance mondiale se limiterait à 4,7% et non à 5,1%, comme cela avait été initialement prévu. Un ralentissement plus important de la croissance en 2022 n’est pas à exclure si la situation sanitaire venait à empirer, entrainant de nouvelles mesures plus contraignantes encore.

2. Une inflation persistante

Les banques centrales avancent en ordre dispersé, coincées entre le soutien aux économies et la lutte contre l’inflation. Certains s’attendent à ce que l’inflation se dissipe prochainement, mais l’heure est au resserrement des politiques monétaires.

En outre, la multiplication d’événements météorologiques perturbateurs dus au réchauffement climatique pourrait avoir une influence sur les denrées alimentaires, mais aussi sur l’énergie, entrainant une persistance des prix élevés voire une augmentation.

3. Hausse des taux d’intérêt

La Fed pourrait finalement revoir à la hausse les taux d’intérêt prochainement. C’est une mauvaise nouvelle pour la dette des Etats qui ne pourront plus emprunter gratuitement. Mais les conséquences les plus désastreuses sont pour les marchés émergents. Une hausse des taux d’intérêt pourrait en effet enfoncer encore un peu plus certaines économies en développement, notamment en Argentine, en Afrique du Sud et en Turquie.

« Une hausse des taux d’intérêt des pays avancés est motivée par les anticipations d’interventions plus restrictives des banques centrales, elle peut nuire aux pays émergents », indiquait déjà en avril le Fonds Monétaire International.

4. Le cas de la Chine

La situation économique en Chine est loin d’être optimale. Les différents blocages dus au coronavirus, la pénurie d’énergie, mais aussi la crise immobilière instaurée par Evergrande font que la croissance économique dans le pays a chuté. La croissance annuelle a baissé de 0,8%.

Alors que la pénurie d’électricité devrait s’arranger en 2022, les crises sanitaire et immobilière devraient continuer de peser sur l’économie chinoise, de sorte qu’elle pourrait encore baisser. Bloomberg Economics prévoit un ralentissement de 3% qui, en raison de la position de la Chine sur le marché mondial, devrait avoir une influence sur le monde entier. Le FMI table sur une croissance de 5,6% de l’économie chinoise, bien en deçà de ses standards.

5. Tensions politiques 

Depuis des mois, les relations entre la Chine et Taïwan sont tendues. Si l’île venait à être envahie, nul doute que d’autres puissances se rangeraient de son côté, notamment les États-Unis. Outre l’aspect militaire que cela entrainerait, un blocus chinois de Taïwan ou une invasion pure et simple aurait des conséquences sur le marché mondial puisque l’île est le principal producteur de semi-conducteurs utiles aux smartphones et voitures.

D’autres conflits politiques – militaires ou non -, notamment au Brésil ou à la frontière Ukraine-Russie, pourraient également avoir une influence sur l’économie mondiale.

6. Des élections dans l’Union européenne

L’UE est parvenue à surmonter la crise du coronavirus en raison de la solidarité entre ses membres, mais aussi des décisions de la Banque centrale européenne pour maitriser les coûts d’emprunt. Un équilibre qui pourrait être mis à mal si les eurosceptiques sortent vainqueurs des élections présidentielles prévues en 2022,notamment en France et en Italie. La solidarité entre les pays pourrait être brisée et la BCE pourrait perdre son précieux soutien politique.

7. Le véritable impact du Brexit

Les répercussions de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne ont commencé à apparaitre cette année, mais ce n’était que le début. Le sort de l’Irlande du Nord si les négociations entre le Royaume-Uni et l’UE menaient à un échec pourrait miner les investissements et saper la livre sterling, entrainant une inflation dans le pays.

Tout n’est pas noir

Fort heureusement, plusieurs facteurs pourraient également jouer en faveur de l’économie mondiale. La pandémie de coronavirus pourrait s’atténuer, comme le prévoient Bill Gates ou JP Morgan. Et puis, la reprise économique reste sur une dynamique positive malgré les problèmes liés à la chaine d’approvisionnement (en passe de se résoudre pour mi-2022). Les ménages qui se sont reposés sur les aides d’Etat ou qui ont thésaurisé durant cette période pourraient se décider d’investir ou de dépenser davantage, boostant ainsi l’économie mondiale.

Plus