Les fusées, c’est has been? Voici la start-up qui veut… catapulter des satellites dans l’espace

SpinLaunch, une petite start-up américaine, rêve de substituer les fusées aux catapultes pour envoyer des satellites dans l’espace. La force centrifuge et l’énergie cinétique permettraient ainsi de propulser des engins hors des limites de la Terre.

On entend souvent parler de SpaceX et consorts ces derniers temps, les fusées se multipliant à grande vitesse pour gagner la course au vol d’essai humain. Il y a toutefois un couac dans l’équation: tous ces décollages chimiques coûtent un pont, bien que cela fasse le commerce de l’entreprise d’Elon Musk.

Pour faire baisser les coûts, une start-up américaine a eu l’idée (brillante?) d’imaginer des catapultes spatiales qui remplaceraient les fusées. SpinLaunch vise ainsi à offrir un accès orbital pour moins de 500.000 dollars. Et son fondateur, Jonathan Yaney, y croit. Il déclarait déjà en 2018 à TechCrunch que ‘depuis l’aube de l’exploration spatiale, les fusées ont été l’unique méthode pour quitter l’atmosphère. Pourtant, en 70 ans, la technologie n’a bénéficié que de petites avancées incrémentales. Si l’on veut réellement commercialiser et industrialiser l’espace, nous avons besoin de dix fois plus de progrès techniques.’

Une théorie ambitieuse… mais en pratique?

Et quoi de mieux en termes de progrès que de revenir à de bonnes vieilles méthodes qui ont fait leurs preuves? On se le demande en tout cas, car on ignore encore comment SpinLaunch mettra son idée originale en pratique… Selon TechCrunch, on pourrait logiquement imaginer qu’elle utiliserait les effets d’une rotation à très grande vitesse pour s’affranchir de la gravité et envoyer des engins au-delà des limites de l’atmosphère.

Une théorie qui ne tient pas vraiment la route pour beaucoup, puisqu’un lancement d’un projectile à une telle vitesse équivaut à le pulvériser contre un mur de briques… Le média américain semble accorder le bénéfice du doute à la start-up, écrivant qu’elle ne serait pas arrivée aussi loin dans son financement sans avoir résolu (au moins théoriquement) ces problèmes.

‘Changer l’histoire des lancements spatiaux’

Car SpinLaunch vient tout de même de lever 35 millions de dollars lors d’un nouveau tour de table… Et compte par ailleurs Airbus Ventures parmi ses investisseurs, de quoi donner encore un peu de véracité à cette démarche folle. Selon TechCrunch, les ambitions financières de SpinLaunch se portent aujourd’hui à 80 millions de dollars. Un joli pactole pour espérer fabriquer une catapulte spatiale, non?

‘Dans le courant de l’année, nous espérons changer l’histoire des lancements spatiaux avec la complétion de notre premier test de vol par accélération de masse à Spaceport America’, affirme Yaney en faisant référence au spatioport construit par Virgin Galactic dans l’État du Nouveau-Mexique.

En imaginant que tout se passe bien, les premiers ‘catapultages’ commerciaux seraient prévus pour 2022. Faire du neuf avec du vieux, une méthode vieille comme le monde… et comme la catapulte, finalement.

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