Les grands moments spatiaux à ne pas manquer en 2024

L’année 2023 n’a pas vu de grands envols historiques, de l’ampleur de la mission Artemis I, ou encore de la mise en orbite du télescope James Webb. Quant au Starship d’Elon Musk, on ne peut pas vraiment le considérer comme au point. Mais ce n’est pas pour autant que l’année a été calme : elle a servi de tremplin pour ce qui nous attend dans l’espace en 2024.

Le premier alunissage de l’agence spatiale japonaise

L’alunisseur japonais SLIM (Smart Lander for Investigating Moon) est arrivé en orbite lunaire le jour de Noël. Le vaisseau tentera un alunissage le 19 janvier prochain, ce qui marquera -avec un peu de chance – l’entrée du Japon dans la liste des pays capables de mener une mission lunaire par leurs propres moyens. À ce jour, seules quatre nations — l’Union soviétique, les États-Unis, la Chine et l’Inde — ont réussi un alunissage, rappelle Space.com. Preuve de plus que la course à l’espace n’est plus une affaire bipolaire, mais que les acteurs étatiques se multiplient.

Une ligne de fret régulière vers la Lune

La Lune, c’est l’objectif de la décennie, confirmait encore récemment la vice-présidente des USA Kamala Harris. Et la NASA mettra les bouchées doubles l’année prochaine, après avoir passé 2023 à analyser les données issues de ses succès précédents sur la voie sélénite. L’agence spatiale américaine s’est associée avec une série de firmes privées pour développer l’initiative Commercial Lunar Payload Services (CLPS). Celle-ci doit envoyer des charges utiles sur notre satellite, comme du ravitaillement aux futurs pionniers.

La première charge de ce programme aurait dû déjà partir la veille de Noël à bord de la fusée Vulcan Centaur, développée depuis 2015 et dont ça devait être le vol inaugural. Mais celui-ci a été repoussé au 8 janvier prochain. Une seconde cargaison est programmée pour un envol à bord d’une fusée Falcon 9 de SpaceX.

Artemis II, première mission lunaire habitée depuis 1972

La deuxième mission du nouveau programme lunaire ne doit pas alunir, mais emporter une équipe humaine autour de notre satellite. Un voyage autour de la Lune, hommage à Jules Vernes, dont l’équipage est d’ailleurs connu depuis avril dernier.

Washington a depuis confirmé le calendrier : l’objectif est toujours fixé à une fenêtre de tir pour la fin de l’année prochaine. À condition toutefois que la NASA parvienne d’ici là à corriger toutes les petites failles révélées par la mission inhabitée précédente : le bouclier thermique du vaisseau Orion, qui doit transporter les astronautes, s’est révélé plus fragile que prévu. Ce bouclier est « la seule chose sur laquelle nous travaillons encore », a convenu Jim Free, administrateur associé de la NASA pour le développement des systèmes d’exploration, en novembre dernier.

Mais c’est là la méthode NASA au XXIe siècle : multiplier les tests pour ne prendre aucun risque, à fortiori si des vies humaines sont en jeu. Réponse au printemps prochain pour savoir si Artemis II décollera bien en 2024.

Europa Clipper et les secrets des lunes joviennes

Dans l’agenda de la NASA, ça n’est pas la mission qui attire le plus l’attention. Et pourtant, Europa Clipper pourrait bien découvrir de grandes choses. Cette sonde, dont le lancement est prévu pour octobre 2024 via une Falcon Heavy, doit se mettre en orbite de Jupiter puis étudier la lune galiléenne Europe à travers une série de survols. Il lui faudra plus de cinq ans pour parvenir dans la banlieue de la géante gazeuse.

Mais les grandes lunes de Jupiter, dont Europe, sont souvent présentées comme de possibles berceaux de la vie. Celle-ci possède vraisemblablement un immense océan souterrain sous sa surface. Ça sera le rôle d’Europa Clipper de l’étudier sous toutes les coutures grâce à toute une série d’instruments.

Ce sont là bien sûr les « grandes » missions prévues pour 2024. La NASA à elle seule prévoit aussi plus d’une centaine de lancements plus ou moins routiniers. Et on peut s’attendre à des surprises, de la part des Chinois par exemple, qui communiquent moins, mais comptent bien rester dans la course.

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