Le compte Twitter de Donald Trump est devenu le cauchemar des archivistes américains

Le 8 janvier dernier, Twitter bannissait Donald Trump de sa plateforme. Depuis, tous ses tweets sont indisponibles. Twitter ne veut plus que ces messages soient réutilisés. Problème: la National Archives and Records Administration doit sauvegarder et rendre publique toutes les déclarations des membres de l’administration. Et Donald Trump n’y fait pas exception.

En règle générale, la National Archives and Records Administration crée une version archivée des comptes des hauts responsables de l’administration américaine. Les messages restent disponibles sur la plateforme et les utilisateurs peuvent toujours les liker et les repartager.

Mais avec le compte de Donald Trump, c’est bien plus compliqué. Twitter ne veut plus des messages de l’ancien président sur sa plateforme : ‘le contenu de ce compte ne sera ni visible sur Twitter de la manière dont il apparaissait auparavant, ni de la manière dont les comptes administratifs archivés apparaissent actuellement’.

Quels que soient ses actes et paroles considérés comme répréhensibles, Trump reste un homme politique ayant atteint les plus hautes sphères du pouvoir. Ses discours doivent être archivés pour la postérité.

Exporter les publications

L’idée de la NARA est donc de rendre disponibles les tweets de Trump sur une autre plateforme. De nombreux discours seraient déjà disponibles dans la bibliothèque numérique de Donald Trump. Les messages seraient alors regroupés dans un même document. Même les tweets qui faisaient l’objet de marqueur d’attention – par exemple sur les votes par correspondance – seront repris. Twitter n’est d’ailleurs pas contre l’idée et collaborerait étroitement avec l’agence.

La censure technologique

Ce problème a fait remonter une question qui énerve quelque peu les politiques américains : le pouvoir des entreprises technologiques de pouvoir censurer des politiques. Twitter a en effet le droit de supprimer un compte ou de cacher certains messages de politiciens. Même Bernie Sanders est interloqué de ce droit : ‘Hier, c’était Donald Trump qui a été banni, et demain, ça pourrait être quelqu’un d’autre qui a un point de vue très différent’, a-t-il déclaré dans une interview reprise par le site Politico.

Toutefois, les entreprises technologiques se retrouvent dans une position difficile. D’un côté, elles doivent modérer la désinformation, les théories du complot et les appels à la violence. Et de l’autre, elles doivent éviter la censure.

Jack Dorsey, CEO de Twitter, a d’ailleurs bien justifié sa décision de supprimer le compte de Donald Trump: ‘Les dommages hors ligne résultant d’un discours en ligne sont manifestement réels, et ce qui motive notre politique et notre application avant tout’.

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