Groupuscules extrémistes, ‘loups solitaires’… L’Amérique doit se préparer à des violences post-électorales

Il semble presque inévitable que les États-Unis soient confrontés à des violences après les élections de 3 novembre, et ce quelle que soit l’issue du vote.

Des groupes extrémistes des deux côtés du spectre politique se préparent au combat. Tant la gauche que la droite pensent qu’il y a de bonnes chances pour qu’un conflit armé éclate au lendemain des élections. C’est en tous cas ce que disent les experts et politologues, qui reçoivent énormément de questions de la part du public à ce sujet.

La gauche pense que Trump revendiquera la victoire, quels que soient les résultats des élections. La droite craint une fraude électorale, les recomptages sans fin et les poursuites judiciaires qui déclareraient Biden vainqueur.

Le directeur du FBI, Christopher Wray a reformulé ce jeudi devant le Congrès ces craintes concernant la violence de petits groupes extrémistes armés. Autant la gauche que la droite sont représentées. Les ‘loups solitaires’, c’est-à-dire les personnes qui agissent de leur propre chef, sont aussi une source d’inquiétude pour le service de renseignements. Surtout parce qu’ils ont un accès facile aux armes et aux explosifs.

‘La violence après les élections présidentielles du 3 novembre semble inévitable’

Déjà en juillet, J.J. McNab, professeur à l’Université de George Washington et membre du sous-comité de la sécurité intérieure de la Chambre des représentants, avertissait que le pire était peut-être à venir.

‘Il y a d’abord un problème dans le contrôle des armes à feu et la pandémie a connu son lot de troubles civils. Ensuite, il y a des théories du complot qui circulent et les élections qui divisent énormément la population. Ajoutez à cela un climat dans lequel les médias sont invariablement visés. Tout cela fait de notre pays est à un incident près de basculer dans la violence.’

Président de guerre

Julie Wronski, qui enseigne les sciences politiques à l’Université du Mississippi, a également déclaré au New York Times que le comportement du président était préoccupant. ‘Trump agit comme un président de guerre, protégeant sa base ‘des forces de gauche’ qui essayent de lui retirer l’Amérique.’

Un autre signe de la fragilité du pays: Dan Coats, l’ancien sénateur républicain de l’Indiana et directeur du renseignement national sous l’administration Trump jusqu’en 2019 a appelé à la création d’un ‘comité de valeurs’, composé de personnes issues de la politique, du monde des affaires et de la justice, qui veilleront au bon déroulement des élections.

‘La plus importante tâche qui attend les dirigeants américains sera de s’assurer que les résultats des élections sont acceptés comme légitimes.’

Trump: ‘J’ai le soutien de la police, des militaires et des motards Bikers for Trump’

Le gang de motards ‘Bikers for Trump’. (AP Photo/Carolyn Kaster)

Le président lui-même ne manque pas une occasion d’alimenter le feu de la discorde. À plusieurs reprises, il a mis en garde – sans aucune preuve – contre la falsification des bulletins de vote et il a même récemment suggéré de reporter l’élection.

En mars dernier, Trump avait prévenu de potentiels scénarios violents dans une interview avec Breitbart:

‘Vous savez, la gauche joue fort et c’est drôle parce que les gens de droite sont beaucoup plus durs, mais ils ne se la jouent pas plus dur. D’accord? Je peux vous dire que j’ai le soutien de la police, de l’armée et du gang de motards Bikers for Trump. J’ai des gens durs, mais ils ne se la jouent pas dur – jusqu’à un certain point. Après, ils deviennent très, très mauvais.’

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