La folie Yuka prolifère et sévit dans les supermarchés

Yuka, « C’est qui le patron?! », Kwalito, Foodvisor… Les applications pour scanner les composants de nos aliments foisonnent et modifient les comportements des consommateurs. Les distributeurs doivent également s’y adapter.

Elles se multiplient et ne se ressemblent pas. C’est du moins ce que ces applications veulent nous faire croire. Née en 2017, Yuka vous permet de scanner vos articles et de déchiffrer leur composition. En fonction de la dangerosité du produit, vous obtiendrez une petite bulle verte (rien à signaler) passant par le jaune (risque faible), l’orange (risque modéré) et le rouge (risque élevé). Vous pourrez ainsi découvrir dans vos cosmétiques des perturbateurs endocriniens ou des éléments cancérigènes. Joie.

13 millions de téléchargement pour Yuka

Ces informations semblent plaire aux consommateurs puisque pas moins de 13 millions de Français ont téléchargé Yuka depuis sa création. Des scores qui la classent comme la 6ème application la plus téléchargée en France en 2018. C’est qu’elle est particulièrement addictive : armé de votre smartphone, vous pensez faire vos courses de manière plus saine mais vous vous retrouvez vite à scanner n’importe quoi de manière compulsive.

La recette du succès, d’autres l’ont bien comprise. Yuka n’est donc plus fille unique, ses petites soeurs prolifèrent. La revue 60 millions de consommateurs a annoncé plancher sur sa propre application via une campagne de financement participatif. La coopérative “C’est qui le patron?!” lance également sa propre app, “C’est quoi ce produit”. “Y’ a quoi dedans” a elle été créée par les magasins U. Dans un registre plus spécialisé, Inci Beauty se concentre sur l’analyse des cosmétiques et Clear Fashion sur les conditions de fabrication des vêtements

Intermarché modifie 900 recettes mal notées

Certes, les consommateurs ont développé une certaine méfiance vis-à-vis des industriels, méfiance sans doute renforcée par les récents scandales alimentaires. Crise du fipronil, contaminations à la salmonelle, affaire Spanghero, viande contaminée à la Listeria… Face à ce manque de confiance, les industriels et les distributeurs ont eu aussi décidé de lancer leur propre base de données de référence, “Num-Alim”. Bonne chance pour vous y retrouver.  

D’autres industriels ont tout simplement décidé de modifier la composition de leurs produits pour rassurer les consommateurs. C’est le cas d’Intermarché qui a changé 900 recettes mal notées sur Yuka afin d’obtenir un meilleur score. La chaîne a notamment demandé à ses fournisseurs de supprimer une liste de 140 additifs de leurs produits. 

Mais ne cédez pas tout de suite à l’hypocondrie. Si la transparence est importante, sachez que sous un certain seuil et selon la façon dont ils sont consommés, certains éléments étiquetés comme fortement dangereux par Yuka ne sont pas nocifs pour la santé, par exemple le dioxyde de titane.

Reste à développer une app pour décrypter toutes ces app.

Plus