La descente aux enfers de Tesla

Rien ne va plus pour l’action Tesla qui vient de passer sous sa valeur d’inclusion S&P 500 de 695$ après une chute de 6%. Les frasques de son PDG, Elon Musk, et les tensions au sein de la chaine d’approvisionnement effraient les investisseurs qui s’inquiètent du potentiel de croissance de l’entreprise de voitures électriques.

Cela fait maintenant plusieurs mois que Tesla est en difficulté sur les marchés. Sa valeur a été divisée par 2 depuis son pic de novembre 2021. Et les perspectives pour l’actuel leader du secteur des voitures électriques ne sont malheureusement pas très réjouissantes. Les soucis de production du constructeur en Chine ne viennent que rajouter de l’huile sur du feu, mais font surtout craindre à l’analyste de Daiwa Jairam Nathan de nouvelles chutes de sa valeur au cours des 12 prochains mois.

« Avec environ 13.000 unités de production par semaine et des marges supérieures à la moyenne, toute perte de production à Shanghai aura forcément un impact significatif sur les marges et les bénéfices », a-t-il déclaré, réduisant son objectif de prix pour Tesla de 1.150 dollars l’action à 800 dollars.

La fin d’une époque ?

Depuis plusieurs années déjà, Tesla est considérée comme l’action de croissance ultime, augmentant sa valeur de 50% en 2021 et clôturant encore à 1.145$ le 4 avril dernier, souligne Yahoo Finance, suite à l’annonce de son PDG d’une participation plus importante dans Twitter. Une évolution à la fois bonne et constante qui s’est quelque peu cassée la figure par la suite. L’engagement d’Elon Musk à racheter Twitter a eu un effet catastrophique sur Tesla, dont l’action n’a cessé de chuter depuis (-42%), atteignant 620,57 dollars ce mardi.

En parallèle, l’indice boursier S&P 500 a baissé de 13% sur la même période. Tesla y est à la septième place des plus mauvaises performances, et la compagnie est responsable pour la troisième plus grande perte de points de l’indice, depuis l’annonce de Musk de vouloir acheter Twitter.

Les tergiversations de son patron

L’annonce du rachat de Twitter par Elon Musk n’a pas été bien perçue par les investisseurs de Tesla pour la simple et bonne raison que ces derniers craignent qu’il se concentre sur sa nouvelle acquisition et laisse un peu de côté son entreprise – autrefois – florissante de voitures électriques. La vente de 8,5 milliards de dollars de ses actions Tesla pour financer le rachat n’a pas aidé. Pire encore, les tergiversations du PDG pour finaliser l’accord n’ont fait que renforcer les craintes des investisseurs.

Les problèmes s’accumulent

Elon Musk n’est pas le seul problème de Tesla. Les confinements imposés en Chine pour contrer la pire vague de coronavirus depuis le début de la pandémie ont mis à mal la production dans l’usine de Shanghai de l’entreprise. Les délais de livraison de certains modèles ont d’ailleurs explosé.

Le retrait de la société de l’indice ESG du S&P500 n’a évidemment pas aidé à redresser la barre.

Enfin, Tesla, comme d’autres, fait face à des pénuries d’approvisionnement et la flambée des coûts des matières premières. De quoi voir ses marges se réduire ou risquer de refroidir ses potentiels clients face à des prix en hausse.

« Tesla est une entreprise à forte croissance, donc la majorité de sa valorisation est déterminée par les attentes de croissance future », a déclaré Seth Goldstein, stratège actions chez Morningstar Research Services, rapporte Yahoo Finance. « Même de petits changements dans les hypothèses de croissance future peuvent avoir un impact important sur la valorisation de l’action ». C’est de toute évidence ce qui se produit actuellement pour l’action Tesla.

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