Jeff Bezos croit dur comme fer que les humains sont naturellement fainéants, et cela explique tout

Le fondateur d’Amazon a une vision peu élogieuse de la force ouvrière. Pour lui, les humains sont les rois du ‘moindre effort’ et de la fainéantise. Et de ce fait, il considère que ses employés vont toujours essayer d’en faire le moins possible. Et cela explique toute l’organisation de travail de la multinationale.

Les conditions de travail chez Amazon sont dignes des pires dictatures. L’emploi du temps des travailleurs est millimétré et les pauses, même pour aller aux toilettes, sont extrêmement rares. L’efficacité des employés est également surveillée afin qu’ils ne ralentissent pas la cadence. Mais jusqu’ici, ces conditions semblaient n’être dictées que par des volontés économiques et de rendement.

Mais une récente interview du Times avec David Niekerk, qui a conceptualisé l’organisation physique et logistique des entrepôts Amazon, apporte un éclairage beaucoup plus inquiétant encore. Jeff Bezos, fondateur de l’entreprise, est convaincu que les employés vont toujours essayer d’en faire le moins possible. C’est ce qu’ils appellent la ‘marche vers la médiocrité’. Tout est donc organisé pour que les travailleurs n’aient jamais la possibilité de traîner les pieds, ne serait-ce qu’une minute.

Employés et machines

Cette mentalité explique pourquoi les employés sont autant surveillés. Leurs pauses sont chronométrées et leur rapidité d’exécution est constamment analysée pour vérifier qu’ils ne trainent pas. Le moindre relâchement peut être un motif de licenciement.

Mais cette mentalité a aussi un impact sur le fonctionnement des ressources humaines. Ainsi l’engagement de travailleurs est pensé à court terme. L’entreprise considère que les employés peuvent quitter l’entreprise très rapidement. Amazon ne propose également pas de plan de carrière ou même de petites perspectives d’évolution. Ainsi, un travailleur qui resterait plus de trois ans chez Amazon n’a aucune garantie d’avoir une augmentation. L’entreprise n’hésite pas à dire à ses employés d’aller voir ailleurs s’il trouve mieux, afin de ne pas garder les personnes démotivées ou mécontentes.

Par contre, Amazon investit énormément d’argent dans les machines. Et cela dans la même optique, car si les humains sont naturellement fainéants, les machines ne réduisent jamais leur productivité.

Blessures

La gestion des employés chez Amazon est tellement dure que le nombre de blessures est bien plus élevé que dans n’importe quel autre entrepôt des États-Unis. Certains cadres craignent qu’en traitant les travailleurs comme des Kleenex, Amazon finisse par épuiser toute la main-d’œuvre corvéable disponible dans le pays.

Pour pallier ces blessures, l’entreprise a annoncé un programme appelé WorkingWell, proposant des activités pour réduire le stress et améliorer la sécurité au travail. Mais si tout le monde espérait un changement dans les conditions de travail, il s’agit en réalité de proposer uniquement des petits conseils sous forme de formations, de propositions d’étirements ou des en-cas plus sains.

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