Un énorme morceau d’une fusée chinoise va – encore une fois – s’écraser quelque part sur Terre

La Chine fête le lancement du troisième et dernier module de sa station spatiale. Mais les 21 tonnes du premier étage du lanceur lourd utilisé vont retomber. Et on ne sait ni où ni quand. Ça devient une mauvaise habitude.

Pourquoi est-ce important ?

La Chine est pointée du point comme le mauvais élève de la conquête spatiale pour ce qui est de la gestion de ses déchets : l'Empire du Milieu se préoccupe peu du sort des restes de ses fusées, qu'elles retombent sur Terre ou qu'elles encombrent l'orbite de notre planète.

Le contexte : De toute évidence, le programme spatial chinois n’est pas du genre à balayer derrière lui.

  • En mai 2021, une fusée chinoise incontrôlable s’était abimée dans l’océan Indien.
  • En mars dernier, un gros fragment d’un autre vaisseau, vraisemblablement aussi chinois, s’était écrasé sur la Lune, formant un cratère conséquent.
  • Et en mai 2022, encore une fois, Pékin a laissé retomber sur Terre les restes d’un de ses lanceurs, heureusement encore une fois dans l’océan.

Les faits : Encore une fois, après un lancement, le corps d’une fusée chinoise a fait une rentrée incontrôlée dans l’atmosphère terrestre. Elle est trop massive pour entièrement brûler, et va donc vraisemblablement tomber sur notre planète.

  • Le 31 octobre dernier, l’Agence spatiale chinoise (CSMA) a lancé le troisième et dernier module de la station spatiale Tiangong à bord d’une fusée lourde Longue Marche 5B.
  • Mais encore une fois, les autorités chinoises n’ont guère pris la peine de s’inquiéter du sort des différents morceaux de leur lanceur lourd une fois celui-ci envoyé dans l’espace. Il s’agit d’une fusée à usage unique, dont les différents étages se détachent une fois vidés de leur carburant.
  • Ce morceau fusée pèse 21 tonnes, et il n’a pas été largué sur une orbite qui permettrait sa destruction, ou sa dérive vers l’espace profond. Il va donc retomber sur Terre, et personne n’est encore en mesure de prévoir où, et quand.
  • Le risque que ce fragment de fusée constitue un danger reste toutefois minime, mais il n’est pas nul pour autant.

Pour ceux qui ont suivi les versions de tout ceci : c’est reparti. Personne ne doit modifier sa vie à cause de cela, mais 88 % de la population mondiale est menacée, ce qui fait donc que 7 milliards de personnes se retrouvent menacées, même si vous avez bien plus de chances de gagner à la loterie ce soir que d’être frappé par cet objet. Le risque pour un individu est de six pour 10 trillions. C’est vraiment un petit nombre. »

Ted Muelhaupt, consultant auprès du bureau d’ingénierie de Space Corporation, auprès de Space.com.
  • Ces chutes incontrôlées depuis l’espace à répétition mettent en évidence le manque de normes derrière la gestion des déchets spatiaux, et les dangers qui les accompagnent. Des voix s’élèvent à chaque fois pour demander la mise en place de lois ou de normes internationales pour empêcher que de tels incidents ne se produisent. À l’heure actuelle, il n’existe pas de consensus sur la meilleure façon de procéder. Un nombre croissant d’entreprises spatiales tentent de récupérer leurs étages d fusées, tandis que d’autres acteurs du secteur calculent des rentrées programmées dans l’atmosphère, dont les débris terminent systématiquement dans l’océan ou au-dessus d’un désert.
  • Ni les agences spatiales nationales chinoises ni aucun autre organisme gouvernemental officiel n’ont réagi au suivi régulier et aux communications de la société Aerospace concernant la chute des corps de fusée Longue Marche 5B.
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