Un étage de fusée de la taille d’un bus scolaire va s’écraser dans quelques heures sur la Lune: à quoi s’attendre ?

Depuis plusieurs semaines, des astronomes annoncent qu’un morceau de fusée va accidentellement entrer en collision avec la Lune. C’est pour aujourd’hui… mais vous ne le verrez pas.

Fin janvier, l’astronome américain Bill Gray avait repéré un étage de fusée qui filait droit en direction la Lune. Initialement, il avait pensé qu’il s’agissait d’un morceau la fusée Falcon 9 de SpaceX qui avait servi à lancer le satellite Deep Space Climate Observatory en 2015.

A la mi-février, Gray avait révisé son jugement. Il avait déclaré que cela s’apparentait plutôt à un étage de la fusée Longue Marche 3C qui avait servi de booster pour la mission Chang’e 5-T1, lancée en 2014 dans le cadre du programme d’exploration lunaire de l’agence spatiale chinoise.

Rapidement, le ministère chinois des Affaires étrangères avait démenti l’origine chinoise du débris. Un enfumage en règle, en réalité, puisque le démenti portait sur une autre mission, plus récente et pas du tout incriminée. Par la suite, Gray a apporté de nouvelles preuves, et des collègues ont confirmé que son jugement était correct.

Collision à la mi-journée

Le morceau de fusée va entrer en collision avec la Lune ce vendredi 4 mars, sur le coup de 13h25 (heure de Bruxelles). Mais il sera hors de portée de nos télescopes, car l’engin va s’écraser sur la face cachée du satellite naturel de la Terre.

La NASA a toutefois d’ores et déjà annoncé qu’elle étudierait de près, via des satellites d’imagerie en orbite autour de la Lune, les conséquences de la collision. A savoir, a priori, un cratère de 20 à 30 mètres de diamètre, précise le Guardian, au sein du cratère (naturel) Hertzsprung, de 579 km de large. Le morceau de fusée fait la taille d’un bus scolaire, pèse 4 tonnes et percutera la Lune à une vitesse d’environ 9.000 km/h.

Localisation de l’impact. (NASA/LROC/ASU/Scott Sutherland)

Pas d’inquiétude cependant: cet accident ne présente pas de menace pour nous ici sur Terre. Mais il met en évidence un problème de plus en plus important: les débris spatiaux.

Cette collision sera la première collision lunaire involontaire connue impliquant une pièce de matériel spatial. On ne compte pas, ici, la bonne dizaines de sondes qui se sont écrasées en essayant de se poser sur la Lune. L’astre, qui n’est pas protégé par une atmosphère épaisse comme celle de la Terre, est régulièrement bombardés par des astéroïdes et des météores: il est criblé de cratères.

Néanmoins, la collision du morceau de fusée réjouit les astronomes, car elle leur permettra d’en apprendre davantage sur la composition et la structure de la mystérieuse face cachée de la Lune. L’agence spatiale américaine a déjà qualifié l’événement « d’opportunité de recherche passionnante ».

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