Télétravail : la Commission va se séparer de 25 des 50 immeubles que son personnel occupe, non sans créer quelques remous

« Ce qui était normal avant le Covid, la présence permanente, c’est définitivement terminé ». La crise sanitaire et les confinements ont fait leurs effets au sein des institutions européennes. Le télétravail est désormais privilégié avec des conséquences parfois néfastes pour Bruxelles. Libération retrace ce mardi une décision qui fait des remous.

Les chiffres

  • Durant le confinement, entre 90 et 95% des 33.000 employés de la Commission européenne ont été priés de travailler à domicile, souvent à production inchangée.
  • La Commission veut passer d’ici 2030 de 780.000 m² de surface de bureau à 580.000 m². Concrètement, cela revient à quitter 25 immeubles sur les 50 qu’elle occupe actuellement.
  • La Commission va opter pour plus de flex desks en supprimant 20% des postes de travail.

La philosophie

  • 3 axes: réduire l’empreinte carbone, optimiser l’espace de travail et regrouper les collaborateurs par pôles thématiques.
  • Pour une administration « verte, numérique et moderne ».
  • Concrètement, cela devrait s’amorcer dès cette année, par l’abandon progressif du site Beaulieu à Auderghem, les trois bâtiments de la rue Genève à Evere, et puis, à partir de 2025, plusieurs bâtiments situés rue de la Loi. Le but est de se recentrer uniquement sur le quartier européen.

Les remous

  • Les avantages du télétravail ont longtemps été loués en 2020 au cœur de la crise sanitaire et de ses confinements. Mais depuis, certaines entreprises et employés déchantent.
  • Le télétravail, c’est l’absence d’interactions sociales en cher et en os, mais aussi une source de discrimination: celui qui sera au bureau va prendre un avantage concurrentiel par rapport à celui qui reste chez lui. En effet, la présence au bureau va de pair avec les non-dits, l’information – et elle est très importante – qui ne passe pas via écrans interposés: l’humeur des uns et des autres, les discussions informelles, les réunions improvisées.
  • De manière plus terre à terre, c’est le marché immobilier des bureaux qui va en prendre un coup à Bruxelles. Que vont devenir tous ces lieux de travail vides ? Cela va-t-il avoir une influence sur les prix des bureau dans la capitale de l’Europe ? En 2020, la prise d’occupation n’avait plus été aussi faible depuis 25 ans, avec une baisse de 42% par rapport en 2019. 2021 s’annonce meilleure, mais pas un retour à la normale. Sans compter que les investisseurs privilégient maintenant les bureaux « verts », peu énergivores et délaissent les anciens bureaux qui restent parfois à l’abandon.
  • Enfin, certains quartiers et commerçants qui dépendaient de cette activité européenne vont devoir s’adapter. C’était déjà le cas en 2020: l’activité de certains quartiers ne dépend que de l’activité des bureaux qui l’entourent. Pour eux, le télétravail généralisé est un nouveau coup dur après la crise sanitaire.

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