Le secteur européen de l’armement appelle l’UE à l’aide pour relancer une production grippée par des années de paix

L’Union européenne a traversé des dizaines d’années de paix à peu près absolue jusqu’en février dernier ; aucun gouvernement ne s’attendait à voir un conflit de haute intensité se déchainer à la frontière orientale de l’UE, et aucun n’y était préparé, que ce soit psychologiquement ou matériellement.

Si les effets des livraisons d’armes à l’Ukraine se font sentir favorablement sur le terrain, celles-ci doivent se maintenir sur la durée, la guerre étant encore loin d’arriver à sa conclusion. Or les fabricants d’armes européens estimaient que les gouvernements envisageraient tous de continuer à réduire leurs dépenses militaires dans les années à venir, et se retrouvent aujourd’hui face à une demande énorme qu’ils ont peine à contenter.

Réponse coordonnée

Réunis avant la réunion des ministres de la Défense de l’OTAN à Bruxelles, les dirigeants des entreprises du secteur de la défense ont demandé à l’Union européenne d’aider à coordonner les achats, afin de leur permettre de mieux gérer cette demande.

Nicolas Chamussy, directeur général de l’entreprise française de défense Nexter, qui conçoit et fabrique des véhicules militaires, insiste sur la nécessité d’éviter la « refragmentation au niveau national » avec chaque pays suivant son propre agenda militaro-industriel cite Euractiv: « Au contraire, ce défi doit être relevé au niveau européen. » Mais aussi de faire fructifier un savoir-faire qui se perd, alors que c’est la première fois depuis longtemps que certaines entreprises voient une telle demande en matériel complexe.

Réservoir de savoir-faire

Chamussy a demandé à l’UE de contribuer à la création d’un « réservoir de personnes » et a suggéré de rappeler ceux qui ont pris une retraite anticipée et de faire appel à d’autres entreprises et à des sociétés industrielles plus polyvalentes pour trouver des experts compétents dans le domaine de l’armement.

Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a déclaré que l’Alliance avait entamé un dialogue avec l’industrie et les alliés sur la manière de stimuler la production et de reconstituer les stocks d’armes au plus vite, afin de nourrir l’effort de guerre ukrainien tout en reconstituant les stocks nationaux, fortement sollicités pour aider Kiev face à l’agression russe.

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