Un satellite d’un kilomètre de diamètre en orbite pour diffuser de l’énergie solaire en mer du Nord, voici le projet fou du Royaume-Uni et de l’Arabie saoudite

Un projet britannique visant à produire de l’énergie solaire dans l’espace et à la transmettre à la mer du Nord sera financé par le gouvernement saoudien.

Pourquoi est-ce important ?

De nombreux pays souhaitent s'affranchir des combustibles fossiles au cours des prochaines décennies. Mais on ne sait pas encore très bien d'où ils tireront leur énergie ensuite. Outre les sources renouvelables existantes, des expériences sont donc menées avec des moyens plus exotiques de produire de l'électricité.

L’essentiel : la société britannique Space Solar prévoit de construire des panneaux solaires en orbite. Pour ce faire, l’entreprise souhaite utiliser des robots.

  • L’électricité qu’ils produiront sera convertie en ondes radio à haute énergie. Celles-ci seront ensuite téléportées à la surface de la Terre.
  • Pour générer une quantité d’énergie non négligeable, les panneaux solaires doivent être énormes. On parle d’un satellite qui pèsera 2.000 tonnes et aura une largeur de 1,6 kilomètre. Cela en ferait immédiatement et de loin le plus grand objet artificiel en orbite.
  • De l’autre côté, sur Terre, une antenne en forme de filet, également large de plusieurs kilomètres, reconvertira les ondes radio en électricité. Elle sera située quelque part dans la mer du Nord.

À noter : les placer dans l’espace pourrait résoudre l’un des principaux problèmes des panneaux solaires, à savoir qu’ils ne peuvent pas produire d’énergie pendant la nuit.

Énergie solaire 24/7

Le contexte : l’idée de produire de l’énergie dans l’espace existe depuis des décennies, mais pour la première fois, des projets concrets ont été lancés (et pas seulement par le Royaume-Uni).

  • Le Royaume-Uni a révélé qu’il souhaitait travailler avec l’Arabie saoudite pour réaliser le projet. Space Solar utiliserait l’énergie produite pour alimenter Neom, la mégapole saoudienne dans le désert qui sera construite dans les prochaines années.
  • Neom et le gouvernement britannique auraient maintenant débloqué conjointement 3,5 millions de livres sterling, soit 3,98 millions d’euros au moment de la rédaction du présent document, pour développer le projet.
  • S’il est décidé de construire effectivement le satellite, il faudra cependant beaucoup plus d’argent. La construction de ce méga-projet pourrait coûter des dizaines de milliards d’euros. De plus, le satellite ne serait pas prêt à entrer en service avant 2040 environ.
  • D’autres pays, dont le Japon, la Chine et les États-Unis, étudient également la faisabilité de cette technologie. L’Agence spatiale européenne (ESA) est également dans la course.

Encore beaucoup de travail à faire

Mais : il reste encore beaucoup de travail à faire avant de prouver que le concept est réalisable.

  • Néanmoins, des progrès ont été réalisés. En septembre de l’année dernière, le constructeur aéronautique Airbus a envoyé des micro-ondes sur une distance de 36 mètres lors d’une démonstration. L’énergie a été utilisée pour produire de l’hydrogène vert et alimenter un modèle réduit d’une ville.
  • Selon une étude commandée par le gouvernement britannique, cette technologie pourrait même être utilisée pour répondre à « un pourcentage significatif des besoins énergétiques de la Grande-Bretagne » au début des années 2040.
  • Un satellite d’environ deux kilomètres pourrait générer autant d’énergie qu’une centrale nucléaire, selon la même étude.
  • En tout cas, les ondes radio ne seraient pas dangereuses pour les autres satellites, les avions et la faune. Il ne serait pas non plus possible de convertir la technologie en armes.

(JM)

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