On pourrait bien avoir découvert la toute première planète en dehors de notre galaxie

Cette semaine, des astronomes ont révélé avoir potentiellement détecté une planète située en dehors de la Voie lactée. Il s’agirait de la première planète découverte hors de notre galaxie. Ils vont poursuivre leurs recherches afin de s’en assurer. Mais ça sent bon.

Jusqu’à présent, les astronomes du monde entier ont déjà découvert plus de 4.000 exoplanètes (ou « planètes extrasolaires »). C’est-à-dire des planètes en orbite autour d’étoiles situées au-delà du Système solaire. Toutefois, elles se trouvent toutes dans notre galaxie, à savoir la Voie lactée.

Cette fois, des scientifiques du Centre d’astrophysique Harvard-Smithsonian (États-Unis) pensent avoir détecté une exoplanète située en dehors de notre galaxie. Ils ont découvert des signes prometteurs en explorant la galaxie Messier 51, à l’aide de l’observatoire-détecteur de rayons X Chandra de la Nasa.

A priori, cette planète se situerait quelque 28 millions d’années-lumière de la Terre. Soit quasiment 10.000 fois plus loin que la grande majorité des autres exoplanètes découvertes à ce jour, situées généralement à moins de 3.000 années-lumière de notre planète.

Tout semble concorder

Concrètement, les astronomes n’ont pas encore découvert cette planète. Ils ont en revanche identifié un signal très encourageant. Ils ont observé ce que l’on appelle une binaire X: on y retrouve une étoile à neutrons ou un trou noir qui attire le gaz d’une étoile compagnon en orbite proche. Cette dernière voyant sa matière aspirée par l’étoile à neutrons ou le trou noir, elle surchauffe et émet de puissants rayons X très lumineux. 

En analysant ces rayons X, les chercheurs se sont aperçu que quelque chose venait temporairement bloquer une partie de la lumière – donc des rayons X – de l’étoile compagnon. Et ils estiment que cette baisse de luminosité est probablement provoquée par le passage d’une planète.

« La méthode que nous avons développée et employée est la seule méthode actuellement applicable pour découvrir des systèmes planétaires dans d’autres galaxies », a déclaré à BBC News la Dr Rosanne Di Stefano, du Centre d’astrophysique Harvard-Smithsonian. « Il s’agit d’une méthode unique, particulièrement bien adaptée à la recherche de planètes autour de binaires (à rayons) X, à n’importe quelle distance à partir de laquelle nous pouvons mesurer une courbe de lumière. »

Sur la base des informations recueillies, les astronomes estiment que la planète candidate aurait la taille de Saturne et orbiterait autour de l’étoile à neutrons ou du trou noir à environ deux fois la distance entre Saturne et le Soleil. L’étoile compagnon aurait quant à elle une masse d’environ 20 fois celle du Soleil.

Bien sûr, ces premiers éléments sont sujets à confirmation. Il est également possible que la perturbation des émissions de rayons X soit produite par un nuage de gaz et de poussière. Mais les astronomes estiment que cela semble peu probable.

« Nous savons que nous faisons une affirmation passionnante et audacieuse, nous nous attendons donc à ce que d’autres astronomes l’examinent très attentivement », a déclaré la co-auteure Julia Berndtsson de l’Université de Princeton, dans le New Jersey. « Nous pensons avoir un argument solide, et c’est avec ce type de processus que la science fonctionne ».

L’étude de l’équipe américaine a été publiée dans la revue à comité de lecture Nature Astronomy.

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