Dans un peu plus d’un mois débutera le procès opposant Twitter à Elon Musk, au sujet de la vente (annulée) de l’entreprise. En jeu : le nombre réel de faux comptes sur la plateforme. Interrogé sur le sujet, le patron de Disney s’est plutôt rangé du côté de l’homme le plus riche du monde. Et a priori, il sait de quoi il parle.
Au printemps, Elon Musk avait conclu un accord pour racheter Twitter à un prix de 44 milliards de dollars. Quelques semaines plus tard, il avait annoncé la suspension de l’opération, s’inquiétant du nombre exact de faux comptes sur le réseau social. En juillet, le multimilliardaire avait décidé de se retirer de l’accord, regrettant le fait que, selon lui, Twitter aurait fourni des données erronées.
Twitter a réagi rapidement, intentant un procès pour violation de l’accord d’achat. Le procès débutera le 17 octobre prochain.
Ce mercredi, Elon Musk a reçu une bonne nouvelle. Son équipe et lui ont été autorisés à s’appuyer sur les informations dévoilées par le lanceur d’alerte Peiter Zatko. Il y a quelques semaines, cet ancien chef de la sécurité de Twitter avait accusé le réseau social d’avoir dissimulé des vulnérabilités dans son système de protection et menti sur sa lutte contre les faux comptes.
Pourquoi la vente à Disney a capoté
Ce n’est pas un élément qu’il pourra mobiliser lors du procès, mais Elon Musk vient également de recevoir un autre témoignage allant dans son sens. Il émane ni plus ni moins de Bob Iger, CEO de Disney entre 2005 et 2020. Son avis sur la question est intéressant, dans la mesure où Disney a envisagé de racheter Twitter en 2016.
Interrogé lors de la conférence Code 2022 de Vox Media, Bob Iger a déclaré que, déjà à l’époque, sa société avait « examiné très attentivement tous les utilisateurs de Twitter », avec l’aide de la société. Conclusion : une « part importante » d’entre eux n’étaient « pas réels ». L’ancien CEO de Disney n’a pas précisé ce qu’il entendait par « importante ». Il a toutefois précisé qu’il ne s’agissait « pas d’une majorité » des utilisateurs de Twitter.
« Je ne me souviens pas du nombre, mais nous avons fortement actualisé la valeur. Cela avait été intégré à notre approche économique. En fait, l’accord que nous avions était plutôt bon marché », a-t-il ajouté.
Rappelons que, de son côté, Twitter soutient que moins de 5% de ses utilisateurs sont des « faux comptes ».
Peur des « discours haineux »
Ce n’est pas cette part « importante » de faux comptes qui a poussé Disney à ne finalement pas racheter Twitter, a indiqué Bob Iger, mais bien la présence de « discours haineux » sur la plateforme et son « potentiel à faire autant de mal que de bien ».
« Nous sommes dans le secteur de la fabrication du fun chez Disney – de ne faire que du bien, même si d’autres aujourd’hui critiquent Disney pour le contraire, ce qui est faux », a-t-il expliqué. « C’était juste quelque chose que nous n’étions pas prêts à assumer, et je n’étais pas prêt à assumer en tant que PDG d’une entreprise, et je pensais que cela aurait été irresponsable. »