Non, les groupes sanguins O ne seraient pas plus protégés contre le Covid-19

Une récente étude américaine assure que le groupe sanguin d’une personne n’a aucune influence sur la gravité des symptômes du Covid-19. C’était pourtant l’une des grandes idées reçues au début de la pandémie.  

Il y a un an, alors que le virus était encore très peu connu, les premiers chiffres sur les malades laissaient entendre que le groupe sanguin pouvait jouer sur la gravité de la maladie. Ainsi, les personnes du groupe O étaient beaucoup moins malades, alors que les groupes A développaient de symptômes plus forts.

Cette réflexion ne tombait pas de nulle part. Elle était basée sur les chiffres de la Chine qui montraient une présence accrue de personnes du groupe A parmi les malades et beaucoup moins de groupes O. Selon les chercheurs, ce serait dû aux anticorps. Les personnes O+ et O- produiraient plus d’anticorps que les autres, et ils sembleraient plus combatifs que les anticorps du groupe A.

Nouvelle étude

Ces recherches datent d’il y a un an et à l’époque elles demandaient déjà d’autres études pour s’assurer qu’il ne s’agissait tout simplement pas d’une coïncidence. Mais récemment, une étude américaine a repris les données de 107.796 individus dont 11.468 ont développé une infection à coronavirus. Les chercheurs se sont concentrés sur leur sexe, leur âge, leur groupe sanguin et la gravité des symptômes (état grippal, hospitalisation ou admission en soins intensifs).

Les résultats confirment que l’âge à un impact. Les personnes hospitalisées avaient en moyenne 57 ans, tandis que celles qui se sont soignées chez elles avaient en moyenne 41,9 ans. Le sexe influe aussi légèrement sur la gravité des symptômes. 61,8% des personnes admises en soins intensifs étaient des hommes. Mais pour les groupes sanguins, il n’y avait aucun différence majeure. Les proportions de groupe O, A, B et AB étaient les mêmes parmi les personnes hospitalisées ou en soins intensifs.

Conclusions

Les chercheurs considèrent donc que les groupes sanguins A ne représente pas un facteur de risque du coronavirus. L’étude affirmant que le virus s’attachait plus facilement aux cellules A n’est pas infirmée. Mais cela signifie que cette affinité ne provoque pas plus de symptômes.

Pour Aaron Glatt, épidémiologiste hospitalier du Mount Sinaï South Nassau en Californie, la question du groupe sanguin a toujours été ‘du bruit pour rien’. Selon lui, c’est un total hasard si certains groupes sanguins étaient plus ou moins représentés. ‘Si vous examinez suffisamment de données, vous trouverez à l’occasion des liens entre les groupes sanguins. Mais des médecins ont analysé tellement de variables ensemble, dont le groupe sanguin, qu’ils en ont tiré des conclusions biaisées, voire contradictoires.’

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