Les constructeurs automobiles européens ne croient pas en l’hydrogène

L’hydrogène est la source d’énergie dont tout le monde parle aujourd’hui. L’Union européenne tente de la promouvoir dans tous les secteurs possibles. Les constructeurs d’avions pensent également à produire des modèles à l’hydrogène. Mais pour les constructeurs automobiles, pas question de se lancer dans cette aventure.

En Europe, les grands constructeurs automobiles ont abandonné l’idée de construire une voiture à l’hydrogène. BMW possède la technologie, mais ne développe pas de modèle. VW a pratiquement laissé tomber tous ses projets. Et PSA semble ne pas comprendre cet engouement. ‘La plupart des gens qui ont poussé pour les voitures à hydrogène sont ceux qui sont en retard dans les véhicules électriques’, a déclaré le directeur général de Stellantis, groupe résultant de la fusion de PSA et Fiat Chrysler Automobiles.

Et les voitures électriques sont véritablement au centre de la question. Les constructeurs européens ont dépensé des milliards, explique le Financial Times, pour développer les batteries automobiles et une chaîne internationale d’approvisionnement. Pour que ces investissements soient rentables, ils doivent vendre au moins 100.000 voitures électriques par an. Les voitures à hydrogène venues de l’étranger ne sont donc pas bien vues.

Transport en circuit fermé

Pour certains analystes, cette source d’énergie n’est pas encore assez mature pour être instaurée dans les voitures personnelles. L’hydrogène doit pour l’instant être laissé aux transports à itinéraire fixe ou à circuit fermé. C’est notamment l’avis de Benoît Potier, directeur général d’Air Liquide. ‘Taxis, bus, trains, bateaux, véhicules utilitaires légers, etc. Je veux dire: tout ce qui revient à un point fixe ou retourne à un point fixe est un bon candidat.’

Les trains sont d’ailleurs les premiers utilisateurs de cette énergie. Les deux plus gros constructeurs ferroviaires Siemens et Alstom produisent déjà des trains à hydrogènes pour l’Allemagne. En France, ils devraient arriver dès 2023. Cette technologie devrait permettre aux pays européens de mettre fin définitivement aux trains à diesel.

Les camions à l’hydrogène sont également en production, car ils sont plus faciles à construire que des camions électriques. En effet, les batteries des voitures électriques pèsent déjà plusieurs centaines de kilos. Imaginez-vous le poids pour un camion. Toutefois les moteurs à hydrogènes sont complexes, il demande des batteries ‘tampon’. De ce fait, cette technologie devient plus avantageuse que l’électrique, que si l’autonomie est de plus de 300 km, selon Hervert Diess, du groupe VW.

La firme Nikola développe déjà ses propres modèles et souhaiterait établir prochainement un réseau de bornes de recharge en Europe. Le groupe Colruyt a également lancé son premier camion à hydrogène sur nos routes en décembre 2020.

Pour ce qui est des voitures personnelles, il faudra au moins attendre 2030 pour que l’hydrogène, en tant que carburant, devienne réellement intéressant. Aujourd’hui, son coût est encore beaucoup trop élevé par rapport à l’électrique ou aux carburants fossiles. C’est pourquoi les constructeurs automobiles européens ont décidé de ne pas parier sur cette technologie, malgré la concurrence asiatique.

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