Le classement des meilleures et des pires gestions de la pandémie de Covid-19

Le Covid-19 a mis la terre entière face à un nouveau défi, totalement inédit. Chaque pays a tenté de gérer à sa façon, avec plus ou moins de succès. Même si tout le monde est confronté au même virus, les cultures, la politique, l’organisation géographique font varier les possibilités de contaminations. Copier le voisin n’était pas toujours la bonne solution. Et certains s’en sont bien mieux sorti que d’autres.

Près d’un an après que le virus ait touché le monde entier, l’Institut Lowy de Sydney s’est penché sur la gestion de la pandémie par 98 pays — dont la Belgique, la Suède, les États-Unis ou encore l’Australie. Tous ces pays sont jugés sur les mêmes 6 facteurs : cas confirmés, décès confirmés, cas confirmés par million de personnes, décès confirmés par million de personnes, cas confirmés en proportion des tests, tests pour mille personnes

Ces chiffres ont été collectés pendant les 36 semaines qui ont suivi le 100e cas confirmé dans le pays. De cette manière, tout le monde est au même niveau. Pour chacun de ces facteurs, les pays ont reçu des points de 0 (le pire résultat) à 100 (le meilleur résultat). Le score final correspond à la moyenne de ces points.

La Belgique dans le classement

Notre pays se classe 72e du classement. Ce n’est pas une place très enviable, mais ce n’est pas non plus la pire du classement. Toujours affichée comme le vilain petit canard à l’étranger, la Belgique fait finalement mieux que La France, les Pays-Bas, les États-Unis, l’Espagne, l’Afrique du Sud et 21 autres pays.

La moyenne européenne se situe toutefois à 51 points, alors que la Belgique n’en a que 35,6. Lorsqu’on regarde l’évolution de notre pays sur ces 36 semaines, on voit que nous avons connu des périodes tumultueuses, où nous étions proches des plus mauvais élèves et des périodes plus calmes, comme actuellement.

L’évolution de la Belgique (vert d’eau) en comparaison avec le premier du classement (la Nouvelle-Zélande), la Norvège (18e), les États-Unis (94e) et le Mexique (97e).

Les 10 meilleures gestions

Trouver la Nouvelle-Zélande en premier dans le classement des meilleures gestions de la pandémie n’est pas une surprise. Le pays a profité de son statut d’île pour fermer hermétiquement ses frontières et a confiné la population jusqu’à ce qu’il n’y ait pratiquement plus de cas. Taïwan est aussi repris comme un exemple, avec une réponse très rapide à l’épidémie.

D’autres pays de ce classement sont passés plus inaperçus comme Chypre, qui ne compte jusqu’à présent que 30.000 cas et 193 décès. L’île a dû gérer, en plus de l’épidémie, une crise migratoire sans précédent. On peut donc lui tirer notre chapeau.

Les 10 pays ayant obtenu les meilleurs scores de gestion de la pandémie selon l’Insitut Lowy

Parmi les pays africains, le Rwanda se démarque également très bien avec seulement 14.000 cas et 183 décès du Covid-19. Ce pays qui vit principalement de l’agriculture et encore très pauvre a réagi très vite à la maladie. Le 18 mars, alors que seuls 7 cas avaient été détectés, les frontières aériennes ont été fermées. Un confinement est décrété deux jours plus tard. Au début de l’année, suite à reprise de l’épidémie, le Rwanda s’est à nouveau confiné.

Les 10 pires gestions

Le classement des 10 pires gestions n’est pas surprenant. La situation au Brésil, le Mexique et les États-Unis a souvent été montrée comme catastrophiques. Ces pays ne connaissent pas de répit lors de cette crise. L’une des raisons est qu’ils n’ont pas souhaité confiner leur population et ont laissé le virus se propager.

L’Ukraine, seul pays d’Europe de ce triste classement, avait pourtant réussi à échapper à la première vague de coronavirus. Mais à partir de septembre, la population a été fortement touchée, avec un pic à plus de 16.000 cas en nombre. Plus de 22.000 personnes ont succombé au virus en quelques mois.

Les 10 pays ayant obtenu les pires scores de gestion de la pandémie selon l’Insitut Lowy

Comparaisons

Sur base de ces notations données à 98 pays venus des 4 coins du monde, l’Institut Lowy a fait différentes comparaisons en regroupant les pays selon la situation politique, économique ou démographique.

Politique

De cette manière, on remarque que les pays considérés comme autoritaires ne s’en sortent pas si bien que ce qu’on pensait. Et les pays démocratiques, qui n’ont pas tout le temps imposé de mesures très strictes, sont même au-dessus de la moyenne.

Démographique

L’étude a également divisé les pays en fonction de la taille de leur population.

  • Les petites populations : moins de 10 millions d’habitants
  • Les moyennes populations : entre 10 millions et 100 millions d’habitants
  • Les grandes populations : plus de 100 millions d’habitants.

Le graphique montre sans conteste que les pays avec moins d’habitants ont mieux géré l’épidémie que les plus grosses nations. Et cela bien que les facteurs repris pour établir les côtes de chaque pays aient compté le nombre de contaminations et de décès par 100.000 habitants.

Économique

La situation économique des pays semble également avoir un impact sur la gestion de l’épidémie. Il est en effet plus facile de fermer entièrement l’économie quand le pays sait apporter une aide financière à la population. C’est beaucoup plus difficile dans les pays où la population a besoin d’aller travailler pour gagner de quoi se nourrir et rester en vie.

Les pays en voie de développement ont toutefois eu le temps de prendre des mesures préventives face au virus. Les échanges internationaux étant moins nombreux, le virus n’a pas eu le temps de rentrer sur le territoire. Les gouvernements ont pu fermer les frontières et garder leur population saine et sauve. Ainsi leur situation est restée relativement stable pendant les 36 semaines analysées. Alors que les pays industrialisés ont vu leur situation s’améliorer avant de retomber brusquement et d’atteindre finalement à la fin de 2020 le même niveau que les pays en voie de développement.

Critique

Cette étude permet de visualiser l’évolution de l’épidémie dans le monde. Reprendre les données de 98 pays dans le monde et les analyser de cette sorte est un important travail. Si tous les pays avaient été pris en compte, la Nouvelle-Zélande aurait dû laisser sa place de première de la classe. En effet, certains pays ont totalement échappé à la pandémie.

On peut noter une faiblesse à ce modèle : les données. En effet, l’Institut s’est basé sur les chiffres donnés par les pays. Mais chacun a sa propre manière de compter. Les médias ont souvent fait remarquer que la Belgique comptabilisait peut-être trop de morts du Covid-19. Au début de l’épidémie, par manque de test, toutes les personnes qui décédaient n’étaient pas testées, mais elles étaient quand même considérées comme malades si elles avaient des symptômes proches du covid-19. La France, par exemple, ne les comptait pas. Il y a aussi la situation dans les maisons de repos qui a fortement varié d’un pays à l’autre.

En outre, on peut aussi penser que certains pays ont voulu enjoliver la situation et n’ont pas recensé tous les cas. La Chine n’a d’ailleurs pas été reprise par l’étude ‘à cause de son manque de données sur sa politique de test’, explique l’institut australien.

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