Crimes de guerre en Ukraine: l’UE prête à faire une croix sur le charbon russe, toujours pas sur le gaz et le pétrole

Au vu des nombreuses accusations de crimes de guerre dont font l’objet les forces russes en Ukraine, l’Union européenne envisage de déployer un nouveau paquet de sanctions. Les combustibles fossiles pourraient bien être concernés, mais pas ceux qui suscitent le plus de débats.

D’après les informations de Bloomberg, l’Union européenne compte très bientôt sanctionner encore un peu plus la Russie. Une décision prise au regard des informations selon lesquelles les forces russes commettraient des crimes de guerre en Ukraine. Cela fait notamment écho aux atrocités visiblement commises à Boutcha, près de Kiev, où des centaines de corps de civils ont été découverts après que la ville a été libérée par les troupes ukrainiennes.

Parmi la nouvelle liste des produits russes dont la Commission pourrait proposer de bannir les importations, on retrouve le charbon. Les détails de l’interdiction et le calendrier de l’élimination progressive du charbon sont encore en cours de discussion, précise Bloomberg. Rappelons qu’une telle décision nécessite l’aval des 27 Etats membres.

Dans une déclaration faite début mars, la présidente de la Commission européenne, Ursula von Der Leyen avait indiqué que la Russie représentait 45% des importations de charbon.

Autres mesures

En outre, la Commission envisage de proposer d’interdire les importations de caoutchouc et de produits chimiques en provenance de Russie, indique Reuters. D’autres produits devraient également être concernés, bloquant jusqu’à 9 milliards d’euros supplémentaires d’exportations par an.

De plus, les navires et camions russes pourraient ne plus pouvoir entrer dans l’UE, ce qui paralysera encore davantage le commerce avec la Russie. Des exceptions seront faites pour les produits énergétiques, les denrées alimentaires et les médicaments.

Dans le sens inverse, la Commission veut aussi interdire les exportations vers la Russie en matière de semi-conducteurs, d’ordinateurs, de matériel pour le gaz naturel liquéfié et d’autres équipements électriques et de transport.

Toujours pas d’accord pour le gaz et le pétrole

Parmi ces nouvelles interdictions, aucune trace du gaz et du pétrole russes. Les différents Etats membres de l’UE restent toujours divisés sur la question. Là où la Lituanie et la Lettonie ont pris les devants en fermant leurs vannes de gaz russe, d’autres pays – bien plus dépendants – se montrent beaucoup plus frileux. L’Allemagne, notamment, fait partie des poids lourds qui s’opposent à de telles sanctions.

Ursula von Der Leyen se rendra à Kiev cette semaine pour rencontrer le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. L’UE a assuré qu’elle aiderait l’Ukraine à rassembler des preuves pour les potentiels crimes de guerre commis dans le pays.

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