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Le taux d’épargne de plus de 4 % d’Apple : un rêve réaliste en Belgique ?

Le taux d’épargne de plus de 4 % d’Apple : un rêve réaliste en Belgique ?
(Photo by Wolfram Kastl/picture alliance via Getty Images)

Le géant de la technologie Apple a lancé un nouveau compte d’épargne aux États-Unis, sur lequel les clients bénéficient d’un taux d’intérêt pouvant atteindre 4,15 %. C’est plus du double de ce que nous recevons en Belgique sur le meilleur livret d’épargne bancaire.

Pourquoi est-ce important ?

La Réserve fédérale américaine et la Banque centrale européenne (BCE) augmentent les taux d'intérêt pour réduire l'inflation. C'est une bonne nouvelle pour les épargnants, car le resserrement de la politique monétaire donne aux banques une plus grande marge de manœuvre pour payer des commissions d'épargne plus élevées à leurs clients. Jusqu'à présent, les épargnants devaient se contenter de taux plutôt modestes dans de nombreuses institutions financières.

Dans l’actualité : Apple a lancé un compte d’épargne sur lequel les épargnants bénéficieront d’un taux d’intérêt de 4,15 %. Pour ce faire, le fabricant de l’iPhone collabore avec la grande banque américaine Goldman Sachs.

  • Avec cette formule d’épargne, le géant de la technologie fait concurrence aux grandes banques. Aux États-Unis, les épargnants doivent se contenter d’un taux d’épargne de 0,35 % en moyenne.

Dans notre pays : les taux d’épargne sont également très bas. 29 des 65 comptes d’épargne bancaire pour adultes rapportent au moins 1 %. Soit moins de la moitié.

  • Beaucoup de ces formules plus lucratives sont d’ailleurs assorties de conditions. Prenons l’exemple du Vision Max de Santander Consumer Bank – le compte d’épargne bancaire avec le taux d’intérêt le plus élevé. Les personnes qui épargnent sur ce compte bénéficient d’un taux d’intérêt de 2 %. Mais cette commission ne s’applique qu’aux épargnants dont l’épargne est comprise entre 125.000 et 200.000 euros. Dans tous les autres cas, le taux d’intérêt tombe à 1,25 %.

Un taux de 4 % est-il réaliste en Belgique ?

Rétrospectivement, jusqu’en 2009 inclus, certaines banques offraient des taux d’intérêt de 4 % ou plus.

  • Peu après, les taux d’épargne ont entamé une tendance à la baisse. Jusqu’à l’automne 2022, de nombreuses banques n’offraient qu’un taux d’intérêt de 0,11 %, le strict minimum pour les comptes d’épargne réglementés. Au cours des dernières années, certains acteurs ont même réussi à faire baisser les taux d’intérêt de manière plus importante, par des moyens détournés.
  • Comment en est-on arrivé là ? La BCE a commencé à réduire les taux d’intérêt à l’automne 2008, en réponse à la récession. Au cours de l’été 2008, le taux de dépôt était encore de 3,25 %. Un an plus tard, il était déjà tombé à 0,75 %. Finalement, les banques ont vu ce taux d’intérêt tomber à -0,5 %, ce qui signifie qu’elles ont dû payer une commission sur les dépôts qu’elles avaient placés auprès de la banque centrale.

Situation actuelle : entre-temps, les taux d’intérêt ont de nouveau fortement augmenté. Actuellement, le taux de dépôt s’élève à 3 %.

  • Ces dernières semaines, certains petits acteurs ont encore augmenté les taux d’épargne, mais de nombreuses banques continuent à se méfier. « Nous devons attendre qu’une première grande banque augmente ses taux d’intérêt. Ensuite, les autres suivront », a récemment déclaré Selien De Schryder, professeur d’économie monétaire à l’université de Gand, dans une interview accordée à notre site.
  • Les économistes s’attendent d’ailleurs à ce que la BCE relève encore ses taux d’intérêt de 75 points de base dans les mois à venir. Cela devrait, en principe, inciter les institutions financières à payer des commissions plus élevées à leurs épargnants.

Incertitudes

Conclusion : si l’on considère le rythme auquel les taux d’intérêt ont augmenté au cours des six derniers mois, il faudra être patient pendant un certain temps avant de retrouver les niveaux d’il y a plus de dix ans. De plus, le risque de récession augmente avec la hausse des taux d’intérêt. En effet, les familles et les entreprises ont de plus en plus de mal à emprunter de l’argent. Cela pourrait inciter la banque centrale à changer son fusil d’épaule.

(JM)      

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