Un journaliste belge à Kiev : « De petits groupes de jeunes en tenue de camouflage arpentent les rues en attendant les Russes »

Le journaliste belge Arnaud De Decker se trouve actuellement dans la capitale ukrainienne, à Kiev. On s’attend à ce que l’armée russe atteigne la ville dans les prochaines heures. Pendant ce temps, de petits groupes de jeunes gens arpentent les rues, prêts à défendre la ville.

« C’est le chaos dans la ville. Tous les civils ont disparu des rues, je ne vois que des journalistes avec des gilets pare-balles et des soldats qui se promènent », témoigne le journaliste. Tous les civils sont cachés dans le réseau de métro, qui sert d’abri improvisé. Plusieurs avions de chasse ukrainiens survolent la ville, la menace est grande ».

« Cependant, on n’entend pas encore d’explosions ou de bombardements dans la ville. Tous les magasins de Kiev sont fermés et ne rouvriront pas pour le moment, selon les habitants. Il n’y a pas eu de pillage pour l’instant. »

La résignation l’emporte

Pendant ce temps, de nombreux citoyens tentent de fuir. Les gens avec des valises essaient de sortir de la ville. Les magasins ont été vidés, la nourriture et l’eau ont été achetées en masse. Personne ne sait ce qui va se passer ensuite, mais on s’attend à ce que l’armée russe atteigne la ville dans les prochaines heures.

AP Photo/Emilio Morenatti/Isopix

La résignation règne parmi de nombreux résidents, nous explique Arnaud De Decker. « Fuir n’est pas une option pour certains, beaucoup de gens dans la ville n’ont aucun moyen de partir vers d’autres villes ou à la campagne. Ils se laissent faire, ils ne peuvent pas faire grand-chose, ils attendent que ça se passe. »

De petits groupes de jeunes – en tenue de camouflage – arpentent aussi les rues. Ils sont prêts à défendre la ville contre les Russes. Selon Arnaud De Decker, les armureries ont vendu plusieurs armes de guerre à des civils au cours des jours précédents, notamment des AK-47 et des gilets pare-balles. Il semble qu’une partie de la population se prépare à mener une guérilla. Néanmoins, tout le monde n’est pas prêt à se battre, explique le journaliste, pour l’instant ce sont surtout les jeunes.

Les Russes étaient considérés comme des frères

L’humeur des Ukrainiens a changé ces deux derniers jours. « Il y a deux jours, les Russes étaient encore considérés comme des frères, mais maintenant le sentiment a changé. Les gens n’ont pas du tout vu venir une invasion de cette ampleur« .

Le journaliste belge lui-même essaie maintenant de quitter la ville. « Tout semble être bloqué en ce moment, donc je ne sais pas si je peux encore partir. Heureusement, je loge près d’une station de métro, je pourrai peut-être m’y abriter ».

AP Photo/Emilio Morenatti/Isopix
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