‘Un confinement sur base volontaire’: le décalage entre experts et politiques se creuse

La plupart des experts tiraient la sonnette d’alarme ces derniers jours. Le mot ‘confinement’ a été lâché, mais aujourd’hui, on en est loin.

Chacun aura son avis sur les nouvelles mesures prises par le Comité de concertation. Les experts ont du mal à cacher leur scepticisme, malgré leurs encouragements à l’égard des citoyens.

Le politique se défend. Il ne sert à rien d’imposer des mesures qui ne seront pas respectées. La responsabilité est clairement mise sur le citoyen. ‘Il faut agir comme une équipe de 11 millions de personnes’, plaidait le Premier ministre en conférence de presse ce matin.

Tour d’horizon des réactions

Pour Yves Coppieters, épidémiologiste à l’ULB, interrogé par la DH, ne pas mettre en place des mesures plus strictes est ‘un pari très risqué.’ Pour lui, il faut agir ‘dans la sphère privée’, principale vecteur des contaminations. Les politiques misent sur les mesures déjà prises, qui, pensent-ils, auront des effets dans plusieurs jours. ‘Ce calcul est mauvais’, renchérit l’épidémiologiste. ‘On va se permettre de prendre le risque de remplir les hôpitaux de façon exponentielle, c’est très risqué.’ Il conclut : ‘Nos politiques sont coincés par des aspects économiques et sociaux.’

Marius Gilbert, lui aussi épidémiologiste à l’ULB, il ‘ne voit pas trop quel est l’intérêt de maintenir encore des sports, des événements, des parcs animaliers. Je pense qu’à un moment donné il faut faire des choix’, plaide-t-il sur la RTBF.

De son côté, Marc Van Ranst, ancien membres du GEES, est resté pour le moment silencieux. Mais on sait que l’experts plaidait pour un confinement généralisé. ‘La situation est critique, elle est déjà quasi dépassée dans certaines zones en Belgique’, pense aussi Leïla Belkhir, infectiologue à l’hôpital universitaire Saint-Luc.

Pour Emmanuel André, interrogé au JT de la RTBF, ‘les mesures prises n’auront pas un impact suffisant pour éviter une situation dramatique’. Pour le virologue, les politiques seront contraints à prendre des mesures plus strictes ‘d’ici quelques jours’.

Yves Coppieters appelle au ‘confinement sur base volontaire’ sur les réseaux sociaux. Marius Gilbert en appelle aux influenceurs pour faire passer le message : ‘Aidez-nous à faire comprendre que renoncer à une fête, ce n’est pas renoncer à la vie, à l’amitié ou à l’amour. Que c’est temporaire, ça passera, que c’est protéger les plus faibles en bout de chaîne, que c’est faire preuve de lien, d’humanité.’

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