La cité boursière et commerçante qui sert de porte sur le monde à la Chine veut garder sa place de grand pool économique mondial, et pour cela, elle doit renouer avec sa propre population ; pas facile après deux ans de pandémie et bien plus d’années de contestation.

• Le chef de l’exécutif de Hong Kong, John Lee Ka-chiu, a annoncé ce mercredi la création d’un fonds spécial destiné à attirer de nouvelles entreprises dans la ville. Montant annoncé : 30 milliards de dollars hongkongais, soit 3,8 milliards en dollars américains. Le fonds cherchera à inciter les entreprises à s’installer à Hong Kong et à investir dans leurs activités, a-t-il déclaré dans un discours, précise CNN.
  
• Lee a également annoncé mercredi le lancement d’une initiative visant à attirer davantage de travailleurs, notamment certains hauts revenus et des diplômés des 100 meilleures universités du monde. Les candidats éligibles « recevront un laissez-passer de deux ans pour explorer les opportunités à Hong Kong ».

• La cité marchande, qui bénéficie encore en théorie d’un régime spécial au sein de la République populaire de Chine, lui servait de porte d’entrée, ce qui attirait de nombreuses entreprises.
  
• Mais les mesures très strictes prises contre la pandémie, avec des périodes de quarantaines imposées aux voyageurs qui pouvaient atteindre 21 jours cloitrés dans un hôtel, ont refroidi beaucoup de monde. De nombreux expatriés, souvent employés dans de grandes firmes, sont partis ou envisagent de le faire. Des entreprises entières plient bagage.
  
• Une tendance que Hong Kong veut inverser au plus vite : Le mois prochain, les autorités de la ville accueilleront certains des principaux dirigeants de Wall Street pour un sommet financier très attendu. Le PDG de Goldman Sachs (GS), David Solomon, le PDG de Morgan Stanley (MS), James Gorman, le PDG de Standard Chartered (SCBFF), Bill Winters, et le PDG de HSBC (HSBC), Noel Quinn, sont parmi ceux qui doivent y participer.

Séduire à nouveau sa propre population

• Une opération de charme à gros budget est également destinée à sa propre population : Hong Kong est confrontée à un terrible exode urbain, et c’est sa population de jeunes adultes les plus formés qui fait en général le choix du départ : on peut parler de fuite des cerveaux.
  
• Hong Kong est confrontée à sa plus grande perte de population depuis 1961: « Au cours des deux dernières années, la main-d’œuvre locale a diminué d’environ 140.000 personnes », a lui-même admis Lee, selon le média américain.
  
• Une situation provoquée par des loyers et un coût de la vie très élevés, alors que les opportunités économiques ont chuté.
  
• Mais il ne faut pas oublier la répression terrible dont ont été victimes les Hongkongais depuis plusieurs années, alors qu’ils réclamaient une représentation plus démocratique et le maintien de leur système d’exception, plus libre, au sein de l’État chinois. À vouloir imposer un seul système à l’ensemble de la Chine, Pékin a creusé le fossé avec Hong Kong, colonie britannique rétrocédée en 1997 seulement.
  
• Or, depuis quelques années, le nombre de citoyens de Hong Kong qui font valoir leur droit à un passeport britannique, car nés dans l’ancienne colonie, augmente en flèche. Ils bénéficient ainsi plus rapidement d’une autorisation de travail en Grande-Bretagne.