Des espions chinois se font passer pour des réfugiés pour infiltrer le Royaume-Uni

La Grande-Bretagne a étendu les possibilités d’accès à la métropole pour les citoyens de l’ancienne colonie de Hongkong, et leur a octroyé une autorisation de travailler. Mais la Chine en profite pour tenter d’introduire des espions dans le pays en les faisant passer pour des victimes de la répression.

Un épisode de plus dans les malheurs de Hongkong : les citoyens de la cité rétive au joug de Pékin la quittent dans un exode inédit depuis la rétrocession à la Chine, en 1997. Depuis l’année passée, environ 300.000 d’entre eux ont fait le choix de demander l’asile en Grande-Bretagne, via le nouveau système de visa mis en place par la Couronne, qui permet aux possesseurs d’un passeport de British National : Overseas (BNO) d’entrer plus facilement en métropole.

Ce document a largement été conçu par les Hongkongais et, là où la première mouture leur permettait seulement de visiter la Grande-Bretagne sans visa durant six mois, depuis 2021 les détenteurs de ce passeport ainsi que leur famille proche peuvent résider et travailler dans le Royaume durant deux périodes de 5 ans. Et l’accès à la complète citoyenneté britannique leur est plus aisément octroyé.

Hongkong, nid d’espions

Un appel à l’exil qui fâche Pékin. Mais selon le Times, le gouvernement chinois profiterait de cette porte de sortie pour faire passer des espions au Royaume-Uni. Le quotidien affirme que, selon des sources gouvernementales, la problématique des faux réfugiés est prise très au sérieux: « Il y a de très sévères vérifications du background des gens pour ces demandes de visa, et elles sont en place pour une bonne raison. Le processus de validation pour le visa BNO est bien plus précis que n’importe quel autre. » Le gouvernement britannique n’a toutefois pas voulu confirmer si des espions chinois ont pu passer entre les mailles du filet, ou même si certains ont été interceptés en essayant.

Cette tactique n’est pas neuve : nombreux sont les régimes autoritaires qui ont envoyé leurs agents se faire passer pour des réfugiés. C’est une manière très simple d’infiltrer les dissidents ayant fui à l’étranger afin de les tenir à l’œil.

Relique de l’Empire

La Grande-Bretagne garde des liens serrés avec Hongkong, qui a été sa colonie jusqu’en 1997. De nombreux habitants de la cité sont donc nés britanniques, mais tous n’ont pas gardé cette nationalité après la rétrocession. Nombreux sont ceux qui bénéficient du statut de citoyen d’outremer, instauré en 1985 spécialement pour ce cas de figure, qui leur permet d’entrer en Grande-Bretagne sans leur accorder la citoyenneté britannique complète. C’est donc toute une génération qui pouvait rejoindre relativement aisément la Grande-Bretagne. Mais pas les plus jeunes des manifestants qui défient Pékin et réclament un régime plus démocratique, car ils sont nés après la rétrocession, et le passeport BNO ne se transmet pas à la génération suivante. Un point que le gouvernement britannique a d’ailleurs contourné en étendant cette mesure à la famille proche des réfugiés.

Le président des États-Unis Joe Biden a lui aussi signé un memorandum étendant de 18 mois le temps que peuvent passer aux USA les habitants de Hongkong, tout en les autorisant à travailler dans le pays. Voila qui ne va pas réchauffer les relations sino-américaines.

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