Comment Hong Kong cherche à censurer son histoire et pourquoi la technologie blockchain est la solution

Chaque semaine, le gouvernement de Hong Kong annonce de nouvelles mesures scandaleuses pour éloigner la ville du havre économique et libéral qu’elle était jadis. Cette fois-ci, les autorités tentent d’efface l’histoire en ligne des manifestations et du mouvement de protestations dans la ville. Les manifestants ont alors décidé de passer par la technologie blockchain pour l’éviter.

Pourquoi est-ce important ?

En 2019 et 2020, la ville de Hong Kong, une région administrative aux pouvoirs spéciaux de la Chine, a connu de violentes manifestations contre des réformes juridiques controversées. La loi sur la sécurité nationale et les réformes des lois fondamentales de Hong Kong ont été les derniers clous du cercueil des libertés de la ville. Lors de la reddition britannique en 1997, la Chine avait assuré qu’elle ne toucherait pas à l’administration de Hong Kong, avec comme principe ‘un pays, deux systèmes’. Pékin a depuis lors sérieusement retourné sa veste.

Vue d’ensemble : début mai, la Radio Television Hong Kong (RTHK), le radiodiffuseur public de la région, a annoncé qu’elle allait supprimer progressivement les images d’archives datant de plus d’un an. Cela signifie que les images et rapports des manifestations seront effacés.

  • C’est la nouvelle décision du gouvernement pour prendre fermement la main sur les médias de la ville.
  • L’histoire des manifestations est ainsi complètement effacée, permettant au discours historique sur les événements de 2019 et 2020 d’être complètement réécrit à la volonté du gouvernement.
  • L’année dernière, le gouvernement s’est attaqué à un journal critique qui ne voulait pas se conformer aux nouvelles règles. Le 10 août 2020, la police a fait une descente dans le bureau Apple Daily. Son fondateur, Jimmy Lai, avait été arrêté un peu plus tard et traduit en justice. Il est accusé d’avoir facilité les manifestations.
  • Le 16 avril, Lai a été condamné à 14 mois de prison.

Dans l’actualité : Les membres du mouvement de protestation ont commencé à télécharger les images d’archive. Ensuite, ils utilisent la technologique blockchain du LikeCoin pour protéger ces données.

  • Un incident du juillet 2019 reçoit en particulier une grande partie de l’attention. Lors de cet événement, un groupe d’hommes armés de bâton a attaqué les manifestants à la station de métro Yuen Long. La police est arrivée remarquablement tard pour aider les civils. Pour de nombreux militants, les assaillants feraient partie de la pègre de Hong Kong, qui travaille avec la police.
  • Les images de vidéosurveillance de cet incident sont essentielles pour montrer la corruption de la police et la culpabilité du gouvernement dans la répression de son propre peuple.
  • Pour stocker ces données sensibles, le code blockchain derrière la cryptomonnaie LikeCoin est utilisé. Cette technologie décentralisée permet le fonctionnement de cryptomonnaies.
  • LikeCoin stocke des informations avec toutes les ‘métadonnées’ associées. Il peut s’agir d’informations telles que l’auteur, le titre, la date de publication et le lieu.
  • Chaque fichier enregistré se voit attribuer un protocole de registre unique, le ‘International Standard Content Number’ (ISCN).
  • Selon le fondateur de LikeCoin, Kin Ko, son système est meilleur pour la conservation des données qu’un disque dur physique ou qu’une base de données en ligne. Sur la blockchain, la protection, qui forme une identification unique via ISCN, garantit que les données ne pourront jamais être modifiées ou remplacées.

À noter aussi : l’utilisation de la technologie blockchain pour éviter la censure n’est pas nouvelle en Asie. En 2018, des militants #MeToo en Chine ont utilisé la blockchain Ethereum pour préserver une lettre ouverte d’une étudiante de l’Université de Pékin. Dans cette lettre, l’étudiante a indiqué qu’elle avait subi des pressions pour se rétracter lors d’un procès pour abus sexuel au sein de l’université.

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