Les protestations s’enflamment à nouveau à Hong Kong, attisées par la loi chinoise sur la sécurité

La police de Hong Kong a tiré des gaz lacrymogènes et utilisés ses canons à eau contre des milliers de manifestants qui protestaient ce week-end contre le projet de la Chine d’imposer une nouvelle loi sur la sécurité. Il s’agit de la plus grande recrudescence des protestations dans l’île depuis que le Covid-19 a rendu les manifestations de masse impossibles.

Les troubles ont repris de plus belle, car Pékin cherche à accroître son contrôle sur Hong Kong par le biais d’une nouvelle loi controversée. Selon de nombreux résidents de Hong Kong, la nouvelle loi sur la sécurité signifie la fin des libertés démocratiques dont l’île jouit actuellement et une érosion de l’autonomie de ce centre financier asiatique.

La plus grande mobilisation depuis des mois

À Hong Kong, un important mouvement de protestation prodémocratie s’oppose farouchement depuis près d’un an à l’influence croissante de Pékin. La pandémie de Covid-19 a cependant obligé les militants à faire une pause. Mais la présentation vendredi dernier de la nouvelle loi sur la sécurité a conduit des milliers d’entre eux à descendre dans la rue ce week-end, malgré les mesures de quarantaine et le risque de contamination.

Et les choses se sont rapidement compliquées dans les rues de Hong Kong, selon le journal local The South China Morning Post. La police a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Et quand cela n’a pas suffi, les forces de l’ordre ont eu recours au canon à eau. Il s’agissait de la plus grande mobilisation depuis des mois.

La manifestation avait commencé par une marche dans les rues commerçantes les plus fréquentées de la ville. Lorsque la police a bloqué cette artère et tiré des gaz lacrymogènes dans la foule, les manifestants se sont dispersés en petits groupes. S’en est suivi un jeu du chat et de la souris qui a duré environ 7 heures, donnant lieu par moment à plusieurs affrontements violents.

La police a annoncé dans les médias locaux qu’elle avait arrêté 180 manifestants, et que quatre d’entre eux avaient été blessés. Les hôpitaux de Hong Kong signalent pour leur part que six civils ont été hospitalisés, dont une femme dans un état critique.

EPA

Contrôle total sur Hong Kong

La nouvelle loi sur la sécurité doit permettre au gouvernement chinois de dicter des lois à l’ancienne colonie britannique sans l’approbation du gouvernement local. Le projet permettra notamment aux forces spéciales de Pékin d’opérer sur le territoire de Hong Kong. Il stipule que ‘le séparatisme, l’affaiblissement du régime national, les activités terroristes et les activités qui menacent la sécurité nationale devront cesser et seront punis’.

Les habitants de Hong Kong, qui sont attachés aux libertés démocratiques qui distinguent l’île de la Chine continentale, redoutent que Pékin ne sévisse contre les dissidents. Les analystes prédisent des arrestations arbitraires afin de tuer dans l’œuf le mouvement pro-démocratie. Si la loi est adoptée par le Congrès national du peuple, le congrès annuel du parti communiste, les assemblées législatives locales de Hong Kong ne pourront pas faire grand-chose pour empêcher sa mise en oeuvre.

Les manifestants de Hong Kong sont de retour, et plus déterminés que jamais. Mais il semble impossible d’arrêter la nouvelle loi sur la sécurité, qui marquera vraisemblablement la fin de l’île de Hong Kong telle que nous la connaissons.

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