Placer les personnes âgées en auto-isolement? L’idée fait son chemin en France

Alors que le Covid-19 semble bien parti pour rester dans nos vies pendant encore un certain temps, plusieurs chercheurs du Conseil scientifique français ont plaidé dans The Lancet Public Health pour une ‘nouvelle approche’ basée sur ‘un contrat social clair et transparent’ entre les générations. Concrètement, ils avancent la possibilité de mettre en place des mesures ‘plus spécifiques’ pour les ‘personnes vulnérables’, par exemple l’auto-isolement.

Dans leur tribune, les cinq membres du Conseil scientifique, l’instance chargée de conseiller le gouvernement français face à la pandémie de Covid-19 – Laetitia Atlani-Duault, Bruno Lina, Franck Chauvin et son président Jean-François Delfraissy – estiment en effet ‘qu’il n’est plus possible d’utiliser une succession de confinements généralisés comme réponse principale à la pandémie’. Ils défendent plutôt la mise en place d’un système dans lequel les personnes les plus à risque accepteraient de s’auto-isoler.

Donnant-donnant

‘La fin tant attendue de cette crise sanitaire mondiale pourrait bien être continuellement repoussée puisque de nouveaux variants émergent’, pointent les chercheurs. Face à cette pandémie qui s’installerait sur le long terme, ils défendent l’idée de mettre en place un nouveau ‘contrat social’ en vertu duquel ‘les plus jeunes générations accepteraient la contrainte de mesures de prévention (masques, distanciation sociale…), à la condition que les groupes les plus âgés et les plus vulnérables adoptent non seulement ces mesures-là mais aussi d’autres, plus spécifiques (comme l’auto-isolement volontaire selon un critère de fragilité), afin de réduire leur risque d’infection.’

‘Jusqu’à présent, les populations ont eu une attitude relativement coopérative, mais leurs doutes et leur méfiance sont visibles dans les mouvements de protestation observés dans plusieurs pays’, ajoutent-ils.

‘Même si (le confinement) est attractif pour de nombreux scientifiques et considéré comme une mesure par défaut par les dirigeants politiques (…) son usage doit être réévalué afin qu’il ne soit plus mis en œuvre qu’en dernier recours’, jugent également les membres du Conseil scientifique, qui soulignent, au-delà des dégâts économiques, les ‘conséquences sociales et sanitaires (…) colossales, en particulier pour les plus jeunes générations, bien qu’elles soient à faible risque’.

‘La faisabilité d’une telle mesure est très discutable’

L’idée avancée par les cinq membres du Conseil scientifique a été acceuillie sans grand enthousiasme par le ministre français de la Santé, Olivier Véran.

‘La faisabilité d’une telle mesure est très discutable’, a-t-il réagit lors de son point presse habdomadaire, rapporte le site de LCI. ‘La solidarité qu’elle emporte entre les générations l’est tout autant.’ Et de conclure que son impact épidémique ‘n’est pas assuré’.

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