Peut-on échapper à un confinement à durée indéterminée?

284 nouvelles hospitalisations rien que pour la journée de lundi, un niveau plus atteint depuis fin-octobre, à l’aube du 2e confinement. Les experts poussent pour que le Comité de concertation adopte ce mercredi les mêmes mesures qui prévalaient à l’époque: fermeture des commerces, des écoles, des métiers de contacts, allongement du couvre-feu.

Rappelez-vous. Les vacances de Toussaint avaient été avancées d’une semaine pour permettre d’enrayer la 2e vague, plus puissante que la première en termes de contaminations et d’hospitalisations. Les chiffres entamaient leur décrue après avoir augmenté tout le long du mois d’octobre.

Les experts craignent de revivre ce scénario pour le mois de mars. Les chiffres étaient jusqu’il y a peu en plateau montant, mais les derniers indicateurs livrés par Sciensano ne sont pas bons, avec quelque 600 personnes en soins intensifs. Un niveau atteint le 23 octobre. 15 jours plus tard, les lits occupés en soins intensifs atteignaient les 1.500 unités (sur environ 2.000 lits ICU disponibles).

Sciensano.

Plan C

S’ils avaient déjà sorti leur plan B, les experts en sont directement venus au plan C. Selon la Dernière Heure, qui a pu y jeter un œil, voici les mesures qui y figurent: fermeture des commerces et écoles, couvre-feu appliqué à l’ensemble du pays (retour du 22h-6h?), et refermeture des métiers de contact, obligation du port du masque dès 10 ans et fermetures des entreprises qui représenteraient un des clusters.

Quelle différence par rapport à mars 2020 ? Les déplacements non essentiels restent autorisés. En outre, la bulle extérieure de 10 personnes ne serait pas impactée non plus.

Il y a plus de 5.000 contaminations quotidiennes depuis plusieurs jours. Un plan B serait déjà insuffisant pour briser cette progression des chiffres. En tout cas pour les trois prochaines semaines (et la fin des vacances de Pâques), ce qui reste l’objectif. Ce qui pourrait signifier que le 3e confinement sera à durée indéterminée.

Négociations politiques

Le monde politique le sait: revenir en arrière – notamment sur les métiers de contact – serait un énorme aveu d’échec. Surtout quand on sait que la vaccination patine toujours dans notre pays. Mais la Belgique n’est pas une exception: tous nos voisins reconfinent, de l’Allemagne, souvent citée en exemple, à la France.

Le Premier ministre et le ministre de la Santé veulent prendre leurs responsabilités et se rangent plutôt du côté des experts. Ils veulent éviter à tout prix une 3e vague. Les ministres-présidents des Régions sont plus réticents. Jan Jambon (N-VA) estime qu’il faut ‘une adhésion aux mesures’. Elles doivent donc rester proportionnées. Elio Di Rupo (PS) veut ‘trouver le chemin le plus raisonnable’ entre le cri d’alarme des experts et la fatigue des citoyens.

Les chiffres consolidés de ce mardi pourraient tout déterminer. S’ils sont comparables à ceux de lundi, le monde politique devrait se plier à l’avis des experts.

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