Les diamants ont désormais un passeport complet, et c’est une solution belge

Comment connaître l’origine d’un diamant, et être sûr que la bague qu’on achète ne contient pas une pierre dont l’extraction a pollué la terre et financé des guerres civiles, ou même le trésor de Poutine ? Une entreprise belge a développé un outil qui centralise toutes ces informations et les certifie avec une blockchain.

Pourquoi est-ce important ?

La traçabilité des diamants devient un enjeu de plus en plus important. Les clients veulent des pierres "responsables" : éthiques et écologiques. Le secteur est ainsi tenu de connaître l'origine des diamants et d'éviter le commerce de pierres qui ne correspondraient pas à ces exigences.

Dans l’actu : une annonce de l’entreprise wallonne iTraceiT, qui a créé le premier passeport digital pour diamants au monde.

  • De la mine de diamants jusqu’au bijoutier, toutes les étapes peuvent être suivies avec le système de iTraceiT, qui fonctionne sur base de codes QR et d’informations certifiées sur une blockchain.
  • « Pour identifier l’origine d’un diamant et ses étapes de production, il suffit de scanner un code QR. Ces données forment un passeport intégral dont la réalisation n’est néanmoins possible que si tous les intervenants fournissent les informations nécessaires lors des différentes étapes », explique Frederik Degryse, CEO de la start-up, dans un communiqué.
    • « Notre logiciel leur permet de compiler toutes les preuves de manière très simple : des photos ou vidéos du diamant à l’état brut, des factures d’achat, des bordereaux de transport, des certificats, etc. Notre logiciel permet l’assemblage de toutes ses étapes qui forment le passeport intégral du diamant. »
  • Ce n’est pas le premier outil de traçage de diamants, précise le communiqué. Mais ce serait le premier qui regroupe toutes les étapes sur une même plateforme. Des interactions avec les autres systèmes sont d’ailleurs possibles.
Exemple d’interface de l’outil.

Transparence

L’enjeu : le marché est de plus en plus regardant sur l’origine du diamant et sur son impact écologique et social.

  • Mines exploitées par des enfants, pollution, revenus pour des groupes criminels et financement de conflits armés… Certains pans du secteur du diamant n’ont pas la réputation la plus glorieuse.
  • La traçabilité est aussi une demande du côté politique, notamment en UE et dans les pays du G7. Les bijoutiers et horlogers doivent par exemple prouver que les diamants utilisés sont « responsables », éthiquement et écologiquement.
  • Dans le contexte de la guerre en Ukraine, les diamants se sont retrouvés sur le devant de la scène. Devant le Parlement fédéral, il y a un an, le président ukrainien Zelensky appelait la Belgique à sanctionner le secteur diamantaire russe.
    • Un an plus tard, il s’avère que malgré toutes les condamnations de Poutine par les politiques belges, le pays importe toujours des diamants russes et s’oppose aux sanctions sur ce secteur. Mais ce chiffre est en diminution sur l’année 2022, notamment à cause de la réticence des clients par rapport aux pierres russes.
  • C’est donc là qu’intervient l’outil de iTraceiT. « Le professionnel du diamant ainsi que le client final peuvent savoir exactement de quel pays provient la pierre et connaître les différentes étapes de sa vie. Notre technologie facilite également l’exclusion de certains diamants du marché en cas de conflit ethnique par exemple », note Degryse.

Le détail : pas uniquement les diamants.

  • Sur le site de l’entreprise informatique basée dans le Hainaut, on peut lire que ce type d’outil est également proposé pour d’autres secteurs : d’autres pierres précieuses, l’or (où la Russie est aussi un fournisseur important), et la haute couture.
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