« Elle fait mieux que Warren Buffett »: Trump s’en prend à Pelosi, qui retarderait tout effort contre les délits d’initiés à la Chambre

Un renforcement du texte contre le délit d’initié et le conflit d’intérêt, visant les élus américains, est sur la table. Un premier jet est prêt, mais ne serait pas assez rapidement mis au vote, fustige Trump. La présidente de la Chambre Nancy Pelosi, au coeur de plusieurs polémiques à cause des investissements de son mari, retarderait la chose. Trump lui-même n’est cependant pas en reste concernant les conflits d’intérêt.

Même si on ne peut plus les lire sur Twitter, les petites phrases de l’ancien président Donald Trump ne sont jamais loin. Lors d’un rassemblement du parti républicain dans l’Arizona, il s’est pris à la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi.

« Regardez ses actions », lance-t-il, cité par Markets Insider. « Je veux dire, elle a fait mieux que Warren Buffett. » Warren Buffet, homme fort de Berkshire Hathaway, compte comme une légende de l’investissement, notamment pour avoir souvent repéré des actions qui se sont avérées être des paris gagnants, et lui ont rapporté des milliards de dollars. Pour Donald Trump, Pelosi profiterait des informations accessibles à travers sa fonction politique pour investir et placer des paris fructueux.

Le ménage Pelosi et les conflits d’intérêts

Nancy Pelosi indique régulièrement ne pas posséder d’actions individuelles elle-même. Son mari, Paul Pelosi, cependant, est à la tête d’une société d’investissement. Cette situation a déjà valu de nombreuses critiques véhémentes au couple, ainsi que des accusations de conflits d’intérêt et de délit d’initié, à cause de la connaissance de Nancy Pelosi sur les projets politiques à venir et son accès à des informations qui ne sont pas encore publiquement accessibles.

Pour se défendre de ces critiques, Pelosi publie régulièrement les acquisitions et ventes de son mari. Mais de nombreux investisseurs pensent néanmoins que Paul profite d’informations qui ne sont pas encore publiquement disponibles et place les paris gagnants de demain, et suivent donc les investissements faits par Monsieur Pelosi.

Ce sont ces polémiques que Trump veut cibler. Selon lui, Pelosi fait tout pour ralentir les tentatives de limiter ces délits d’initiés et conflits d’intérêt au sein du parlement. Une proposition de loi destinée à renforcer les textes existants a vu le jour en début d’année, après plusieurs mois de résistance de la part de Pelosi. Une première version du texte a été présentée à la fin du mois de septembre, mais Pelosi ne l’a pas encore mis à l’ordre du jour du vote. Initialement, il était prévu de faire passer le texte avant les élections de mi-mandat, qui ont lieu le mois prochain.

Pour les conflits d’intérêts, Trump n’est toutefois pas en reste. Le magnat de l’immobilier a par exemple refusé à tout prix de rendre publiques les déclarations fiscales des années où il était président. Aux dernières nouvelles, il a été contraint par la justice de fournir ses déclarations. Celle-ci enquête également sur la tentative d’entrée en bourse du réseau social Truth Social de Trump, où les choses ne se seraient pas passées selon les règles de l’art.

Fers croisés entre Trump et Buffett

Si la comparaison à Warren Buffett peut aussi être interprétée comme un signe de respect (car Buffett y sert de référence en matière d’investissement réussi), Trump n’a pas toujours été le plus tendre avec le milliardaire. En 2016 par exemple, Trump l’accusait de maquiller ses déclarations d’impôt en reportant les pertes, pour payer moins de taxes. Buffett a rendu publiques ses déclarations et les accusations ne tenaient pas debout, rappelle Insider.

Toujours en 2016, Buffett a indiqué vouloir voter pour Hillary Clinton. Il a également accusé Trump d’avoir perdu énormément d’argent (dont l’argent de ses garants) et de s’en être vanté.

En 2020, c’est la décision de Berkshire de se débarrasser de ses parts dans les compagnies aériennes américaines qui n’a pas plu à Trump.

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