Les robots seront les grands vainqueurs de la crise

‘Les travailleurs peuvent tomber malades et se fatiguer, tandis que la distanciation sociale peut entraver la productivité. Les robots n’ont pas ce genre de problèmes.’ C’est ce qu’on peut lire dans le rapport L’insécurité de l’emploi causée par la pandémie peut-elle stimuler l’automatisation?, écrit par deux économistes de la Federal Reserve Bank de San Francisco.

350.000 robots ont été achetés l’année passée pour augmenter l’automatisation des services dans le monde. En 2020, ce nombre augmentera sans aucun doute de manière significative. En cause: la pandémie qui a obligé de nombreuses entreprises à fermer leurs portes, réduisant ainsi la demande en biens et en services – et donc l’inflation – et augmentant le chômage.

Les entreprises robotisées

Cette situation n’implique pas forcément que de mauvaises nouvelles pour tout le monde. Le rapport montre que les entreprises qui ont, dans le passé, investi dans la robotique pour automatiser des tâches faites manuellement ont vu leur productivité augmenter. En période de récession, cet investissement permet en plus de compenser l’impact du chômage et de la baisse de l’inflation. Ces entreprises sont aussi mieux assurées contre l’insécurité de l’emploi qu’a provoqué la pandémie de coronavirus. Elles ont donc de meilleures chances de survivre à la crise.

En avril, 20,5 millions d’Américains ont perdu leur emploi. Cette vague de licenciement n’a épargné que peu de secteurs. Et, pour les deux économistes, la diminution de la demande en biens et en services pourrait impacter négativement l’automatisation. Ce qui n’augure pas une bonne évolution selon eux. Si l’automatisation devient une exception, en non la règle, les futurs chocs économiques inattendus vont créer des récessions encore plus importantes, avec une augmentation du chômage et de la déflation.

Aujourd’hui, on retrouve des robots dans de nombreux secteurs. Le transport et la logistique sont les plus évidents. Mais en Thaïlande, des robots infirmiers ont aussi aidé les services de soins de santé.

Dans l’alimentaire

Selon la Fédération internationale de robotique (IFR), les robots seront à l’avenir principalement utilisés dans le secteur de l’alimentaire. Les lignes de production automatisées seront le plus grand changement.

Mais on pourra aussi retrouver des robots ultra-performants et multitâches. Flippy, le robot de la société californienne Miso Robotics, est capable de préparer des hamburgers, du poulet et des frites. En Chine, l’entreprise PuduTech a développé BellaBot, un robot qui peut remplacer le personnel dans les restaurants. Il existe aussi des robots qui préparent des cocktails et d’autres qui portent les valises.

Prix: min. 33.000 dollars

Toujours selon l’IFR, les robots deviennent de moins en moins coûteux. Un robot qui effectue de simples opérations dans un entrepôt coûtait environ 33.000 dollars l’année passée. Ceux qui assistent les chirurgiens dans une salle d’opération valent un peu plus d’un demi-million de dollars. Mais leur prix tend à diminuer. L’IFR estime qu’il devrait baisser de 5% dans les prochaines années.

Les robots qui préparent la nourriture sont encore des exceptions aujourd’hui. Mais la pandémie pourrait très bien changer cela. Le cuisinier ne pourrait bientôt plus être la clef d’un dîner au restaurant réussi.

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