‘L’économie de la zone euro ne retrouvera pas son niveau d’avant-crise avant 2021, au plus tôt’

Le choc de la pandémie sur l’économie européenne est parti pour durer. Elle ne retrouvera pas son niveau précédant la pandémie avant l’année prochaine, au plus tôt, selon l’économiste en chef de la Banque centrale européenne Philip Lane.

Ses prévisions dictées au journal espagnol El Pais ne sont pas vraiment surprenantes, mais la pilule reste difficile à avaler. ‘Du point de vue actuel, il semble en tout cas peu probable que l’activité économique retrouve son niveau d’avant la crise avant 2021, si ce n’est plus tard’, indique Philip Lane.

Il ajoute cependant que la BCE est prête à affiner ses outils si nécessaire. Autrement dit, à booster ses programmes de relance économique. Il a aussi déclaré que le Programme d’achat d’urgence en cas de pandémie de la BCE, le PEPP, pourrait être ajusté.

Selon ses propos, la Banque centrale européenne est à l’affût, surveillant de près la situation. Elle ajustera ensuite (ou non) sa réponse économique lors de sa prochaine réunion qui se tiendra en juin.

‘Si nous constatons que les conditions financières sont trop serrées, ou que la pression sur les différents marchés obligataires ne reflète pas les fondamentaux économiques, nous pouvons ajuster la taille ou la durée de nos achats, que nous pouvons de toute façon répartir avec souplesse dans le temps et sur les segments de marché’, explique Philip Lane.

Une nouvelle Grande Dépression?

Il y a un peu plus d’un mois, l’Organisation mondiale du commerce redoutait déjà ‘la plus profonde récession économique de notre existence’ provoquée par la pandémie. Chez nous, les économistes de trois grandes banques prévoient que l’activité économique belge ne devrait pas retrouver son niveau d’avant-crise du coronavirus avant… Trois ans.

Concernant la première puissance économique mondiale, le tribut de la pandémie est également lourd. Selon le président de la Fed Jerome Powell, un pic du taux de chômage aux États-Unis à 20 ou 25% est probable, et la chute du PIB au deuxième trimestre sera ‘facilement dans les 20, les 30%’. Mais malgré un chômage très élevé et une profonde récession, il estime que la croissance devrait reprendre plus vite que lors de la Grande Dépression.

‘Si on part du principe qu’il n’y aura pas de seconde vague (d’infections) par le coronavirus, je pense qu’on verra l’économie guérir graduellement pendant tout le second semestre de cette année’, a-t-il indiqué dimanche. Mais l’économie américaine pourrait ne pas se remettre complètement avant l’arrivée d’un vaccin, a-t-il ajouté. Quoi qu’il en soit, la situation reste donc tributaire de l’évolution de la pandémie, et c’est le cas ici pour tout le monde.

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