L’Australie dévoile son projet pour forcer Google et Facebook à payer les médias

Le gouvernement australien a dévoilé son plan pour contraindre les géants de la technologie tels que Google et Facebook à payer les organes de presse pour leur contenu.

Le trésorier Josh Frydenberg a rendu public un ‘code de conduite contraignant’ censé gouverner les relations entre des médias en grandes difficultés financières et les géants de la toile, après 18 mois de négociations qui n’ont pas permis de rapprocher les deux parties.

Josh Frydenberg  a déclaré que le projet de code de conduite ‘de niveau mondial’ visait à donner aux éditeurs ‘des conditions de concurrence équitables pour garantir un fonctionnement équitable’. De nombreux organes de presse ont en effet été contraints de fermer leurs portes ou de licencier massivement suite à la crise et à la baisse des recettes publicitaires. 

Facebook et Google s’opposent fermement à cette proposition, suggérant même qu’ils pourraient se retirer du marché australien de l’information. Josh Frydenberg a quant à lui déclaré que le code de conduite (rédigé par l’autorité australienne de régulation de la concurrence) serait débattu au Parlement. Ce dernier pourrait imposer des ‘pénalités substantielles’ à hauteur de centaines de millions de dollars aux entreprises qui ne s’y conformeraient pas. 

Que contient le projet de code?

Le projet de la Commission australienne de la concurrence et de la Consommation demande aux entreprises technologiques de payer pour le contenu des médias. Ce budget permettrait aux organes de presse de négocier avec les géants de la technologie des rémunérations pour les articles qui apparaissent sur les réseaux sociaux et dans les résultats de recherche. 

Si les négociations échouent, la question pourrait être arbitrée par l’Autorité australienne des Communications et des médias. Le projet couvre également d’autres questions, notamment la notification des changements d’algorithmes aux entreprises de presse.

Les sanctions pourraient se chiffrer jusqu’à 10 millions de dollars australiens (6 millions d’euros environ) par infraction, ou 10 % du chiffre d’affaires local de l’entreprise. Le code se concentrera initialement sur Google et Facebook, mais pourrait être étendu à d’autres sociétés de technologie, a déclaré Josh Frydenberg.

Quels sont les arguments?

Ce projet de code se trouve au milieu d’enjeux essentiels d’après Josh Frydenberg. ‘C’est l’avenir du paysage médiatique australien qui est en jeu avec ces changements, le projet de loi d’aujourd’hui va attirer l’attention de nombreuses agences de régulation et de nombreux gouvernements dans le monde entier’, a-t-il déclaré.

Les plus grands médias australiens ont fait pression pour que ce projet se concrétise. Il s’agit pour eux d’un ‘tournant décisif’ dans les efforts accomplis pour mettre fin au ‘parasitisme’ des entreprises technologiques, a déclaré vendredi Michael Miller, le président exécutif de News Corp Australia.

Quelle est la prochaine étape?

Le directeur général local de Google, Mel Silva,  s’est dit ‘profondément déçu’ et a également avancé que cette décision découragerait les entreprises d’innover. ‘L’intervention musclée du gouvernement menace d’entraver l’économie numérique australienne et d’impacter les services que nous pouvons fournir aux Australiens », a déclaré Google. 

Facebook a déjà suggéré qu’il pourrait retirer les articles des médias australiens de sa plateforme si de telles exigences étaient imposées, arguant que le coût pour son entreprise serait négligeable.

Le code de conduite sera soumis à une période de consultation d’un mois avant d’être débattu au Parlement  à la rentrée. Si la loi est adoptée, le code sera alors révisé au bout d’un an.

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