La Chine est de plus en plus divisée en 2 : avec le capitalisme (sud) et le communisme (nord) comme terrain de jeu

Le sud du pays représente désormais les deux tiers de la production économique du pays.

Le 18 janvier, la Chine annonçait une croissance de 2,3% de son PIB pour l’année 2020 malgré la crise. Une hausse qui a propulsé la deuxième puissance économique mondiale dans les rares pays à pouvoir revendiquer un avancement malgré la pandémie. 

On observe toutefois un certain déséquilibre dans cette reprise : l’asymétrie nord-sud, déjà amplifiée avant la crise, est aujourd’hui encore plus marquée. La croissance du PIB  dans le sud est passée à 65%, contre 60% il y a cinq ans. C’est le plus haut niveau jamais enregistré dans l’histoire du pays.

Source : Données reprenant la croissance économique dans le sud et dans le nord de la Chine au troisième quadrimestre. Source : Wind

Le nord, qui abrite les plus grandes mines de charbon et les réserves de pétrole du pays, s’est vu rattraper par la chute des prix des matières premières après 2013. Cette partie du pays accueille également de grandes entreprises industrielles, que ce soit des sidérurgistes ou des géants de la chimie. 

D’autres facteurs sont également responsables de ce déséquilibre :

En raison de leur héritage industriel, les provinces du nord ont une forte tendance à ‘l’économie planifiée’.  

Que cela signifie-t-il ? Il s’agit d’une économie où les choix en matière d’investissements, de production et de fixation des prix, sont faits par l’État ou ses organismes habilités. L’économie planifiée s’oppose donc, par définition, à l’économie dite ‘de marché’, régie par la loi de l’offre et de la demande, et de la fameuse main invisible. ‘Les solutions de marché fonctionnent mieux dans le sud’, déclare un responsable de la ville de Tianjin, une ville en difficulté située dans le nord du pays, dans une interview accordée à The Economist

En 2013, alors que la construction chinoise était à son apogée, les investissements dans des actifs tels que les routes et les usines représentaient 66 % du PIB dans le Nord, contre 51% dans le Sud. 

Les gouvernements locaux du sud, eux, se sont montrés plus distants. Il se trouve aussi que les deux régions les plus dynamiques de la Chine, qui abritent la plus grande concentration d’entreprises privées et de start-ups technologiques, se trouvent dans le sud, avec Shanghai et Shenzhen comme points d’ancrages. 

Une géographie désavantageuse

Le sud épouse aussi une dynamique commerciale où le trading d’appareils, comme les smartphones, s’est intensifié. L’année dernière, l’excédent de son commerce extérieur- on parle d’excédent lorsque les exportations sont supérieures aux importations- s’élevait à environ 7% du PIB. Le nord, lui, avait enregistré un déficit de 2%.

Le nord a également été davantage perturbé par l’épidémie au cours de ces derniers mois. Des millions d’habitants de la province du Hebei, qui produit environ un quart de l’acier chinois, sont à présent confinés. La géographie semble donc être étroitement liée à ce phénomène : l’hiver, plus rigoureux dans le nord rend le virus plus transmissible, ce qui se ressent dans le chiffres.

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