Une majorité d’Européens pense que les États-Unis, ‘brisés’, ne pourront bientôt plus rivaliser avec la Chine

Une majorité d’Européens pense que le système politique américain est en lambeaux, que la Chine sera la première puissance mondiale d’ici une décennie et que le nouveau président Joe Biden ne sera pas en mesure d’arrêter le déclin des États-Unis.

Une nouvelle enquête du think tank European Council on Foreign Relations (ECFR) montre que la plupart des Européens saluent la victoire de Joe Biden aux élections présidentielles américaines. Mais dans le même temps, une majorité d’entre eux pense que le Démocrate ne parviendra pas faire à nouveau des États-Unis le leader mondial par excellence.

‘Les Européens apprécient Biden, mais ils ne pensent pas que l’Amérique reviendra en tant que leader mondial’, explique Mark Leonard, directeur de l’ECFR, dans le journal britannique The Guardian. ‘Lorsque George W. Bush était président, ils étaient divisés sur la façon dont l’Amérique devait utiliser son pouvoir. Maintenant que Biden arrive à la Maison-Blanche, ils sont divisés sur la question de savoir si l’Amérique a encore un quelconque pouvoir.’

Une nouvelle attitude

Au total, quelque 15.000 personnes issues de 11 pays européens ont participé à l’enquête à la fin de l’année dernière. Il est frappant de constater que l’attitude des Européens envers les États-Unis a connu ‘un énorme changement’. La majorité des personnes interrogées pense que le système politique américain est brisé et que l’Europe ne peut pas compter uniquement sur les États-Unis pour défendre le continent.

De plus, la plupart des participants ont une opinion beaucoup plus positive envers les systèmes politiques de l’Union européenne et/ou de leur propre pays par rapport à celui des États-Unis. Et toujours d’après l’étude de l’ECFR, la majorité des Européens considère Berlin comme le partenaire le plus important, plutôt que Washington.

Chine et Russie

Par ailleurs, au moins la moitié des personnes interrogées dans les 11 pays étudiés estiment que leur gouvernement devrait rester neutre dans tout conflit entre les États-Unis et la Chine, tandis que quelque 40% des sondés déclarent qu’ils soutiendraient Washington contre la Russie.

‘Il est clair que la présidence tumultueuse de Trump a laissé une marque indélébile sur l’attitude de l’Europe envers les États-Unis’, conclut le coauteur de l’enquête Ivan Krastev, président du Centre for Liberal Strategies. ‘La majorité des Européens est aujourd’hui sceptique quant à la capacité des États-Unis à façonner le monde. Cela conduit beaucoup de personnes, à tort ou à raison, à opter pour un rôle plus indépendant de l’UE sur la scène internationale.’

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