La ‘Bat Woman’ de Wuhan prévient: les nouveaux coronavirus ne sont que ‘la pointe de l’iceberg’

Après la directrice du laboratoire de Wuhan, c’est au tour de la virologue chinoise qui a identifié le covid-19 de sortir de sa réserve. Elle sonne l’alarme tout en appelant à une coopération scientifique mondiale.

‘Nous avons fait du bon boulot’, tels sont les mots de Shi Zhengli, la personne à la tête de l’équipe qui a pu identifier le Covid-19, et surnommée la ‘Bat Woman’. Interrogée par la chaîne de télévision chinoise CTGN, on sent sa détermination à contrer certaines accusations, américaines notamment:

‘Nous étudions les coronavirus liés à la chauve-souris depuis 2004. Après 15 ans d’expérience, notre équipe a accumulé un large nombre de technologies, de méthodes, de plates-formes de recherche et de talents’. Une expérience qui leur a permis dans une période ‘relativement courte’ d’isoler le pathogène, de séquencer le génome et de faire des expériences de contamination sur certains animaux pour en comprendre les symptômes.

La virologue affirme avoir prévenu l’OMS dès le 12 janvier. Certains rapports estiment toutefois que le virus s’était déjà propagé en Europe à cette date, et que d’une manière ou d’une autre, certains lanceurs d’alerte ont été priés de se taire quelques mois plus tôt.

Shi Zhengli ne laisse toutefois transparaitre aucun doute dans ce qui est certainement une mise au point du laboratoire controversé de Wuhan. Quelques jours plus tôt, c’était la directrice du Wuhan Institute of Virology, Wan Yanyi, qui réfutait les accusations de ‘fabrication’ du Covid-19 dans son laboratoire.

La scientifique regrette que la ‘science soit devenue politique’ à certains moments: ‘Les virus n’ont pas de frontières, c’est pourquoi la lutte contre les virus requiert des scientifiques du monde entier et une coopération ouverte et transparente des gouvernements’.

‘Nous devons anticiper’

Shi Zhengli.

Shi Zhengli prévient: ‘Il y a beaucoup d’espèces de chauves-souris différentes dans le monde, ou d’autres animaux sauvages. Les virus inconnus que nous avons découverts ne sont que la pointe de l’iceberg. Si nous voulons protéger les humains de ces virus et éviter de nouvelles épidémies de maladies infectieuses, nous devons anticiper.’

Ses solutions ? Sonner l’alerte plus rapidement, stocker des médicaments et des réactifs pour les tests, améliorer la prévention et le traitement.

Rappelons que le covid-19 a infecté à ce jour plus de 5,6 millions de personnes pour 348.124 décès à travers le monde. Le nouvel épicentre de l’épidémie est maintenant situé en Amérique du Sud, selon l’OMS.

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