Hollywood porte le coup de grâce aux salles de cinémas

La crise sanitaire représente l’un des plus longs entractes que les salles de cinéma aient jamais connus, mais doit-on s’attendre à un baisser de rideau définitif ? 

Aux États-Unis, les cinémas de la côte Ouest ont fermé leurs portes en mars et malgré quelques tentatives de redémarrage cet été, les chiffres du box-office ne se sont pas redressés. À tel point qu’à compter du 9 octobre, Cineworld, la deuxième chaîne mondiale du grand écran, fermera temporairement ses salles outre-Manche et aux États-Unis. Les cinémas AMC réduiront également leurs heures d’ouverture.

Les cinémas ont vu leurs chiffres chuter peu de temps après que le gouvernement ait ordonné la fermeture de toutes les salles. Et la situation ne s’est pas améliorée lorsque les mesures se sont assouplies. En Chine par contre, les salles ont rouvert leurs portes, mais les grosses productions hollywoodiennes n’ont pas voulu prendre de risques. Face aux déboires du Tenet de Nolan notamment, elles ont préféré postposer leurs sorties à ‘gros budgets’. 

À court de liquidités d’ici janvier?

Tel est le cas de MGM et d’Universal Pictures, qui ont récemment annoncé vouloir (encore) reporter la sortie du prochain volet de James Bond, No Time to Die ou encore de Warner Bros avec Wonder Women 1984 à l’année prochaine. Même topo pour le Dune de Denis Villeneuve, laissant de nombreux fans en détresse.

Pour concurrencer Netflix, les cinémas se sont multipliés dans des parkings et autres lieux insolites, mais les dettes se sont accumulées. La dette totale de la chaîne AMC s’élève aujourd’hui à 10 milliards de dollars, six fois plus que son bénéfice brut de l’an dernier. Selon l’agence Moody’s, il est probable qu’AMC et Cineworld déposent bientôt le bilan.

Les cinémas ont pourtant expressément demandé aux productions de continuer à produire des films. Mais ces dernières ne peuvent se permettre de faire la charité. Pour elles aussi les temps sont durs. Disney, par exemple, a récemment licencié 28.000 employés.

Les prix risquent d’augmenter

Les grosses productions finiront bien pas se raviser, mais les cinémas devront revoir leurs prix à la hausse pour consolider leur bilan, ce qui ne jouera pas forcément en leur faveur.

Le pouvoir d’achat des spectateurs a diminué, et l’offre des chaînes de streaming est plus accessible pour leur portefeuille. Ce phénomène n’a pas échappé à Disney,  qui a préféré ne pas proposer Mulan, son dernier long-métrage, dans les salles de cinéma. Et l’industrie du cinéma en a conscience. AMC a récemment autorisé Universal à mettre en ligne plusieurs productions en échange d’une part des recettes sur le streaming.

À quel scénario doit-on s’attendre? Même s’il n’est pas exclu que le cinéma survive à la crise, il est plus que probable que le grand écran cède sa place au petit écran de façon définitive. 

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