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Les prévisions du gouverneur de la Banque nationale belge sur la politique la BCE : « Les taux d’intérêt ne baisseront pas rapidement »

Les prévisions du gouverneur de la Banque nationale belge sur la politique la BCE : « Les taux d’intérêt ne baisseront pas rapidement »
Pierre Wunsch – (Photo by JAMES ARTHUR GEKIERE/BELGA MAG/AFP via Getty Images)

Il faut encore augmenter les taux, les garder élevés pendant plus longtemps, et réduire le bilan plus rapidement, estime Pierre Wunsch. Il craint que l’inflation soit plus tenace qu’on ne le pense.

Dans l’actu : le gouverneur de la Banque nationale belge (BNB), Pierre Wunsch, s’exprime sur la politique monétaire de la BCE.

  • Wunsch s’exprime plutôt rarement sur le sujet de la politique monétaire de la zone euro. Contrairement à certains de ses homologues et à la présidente de la BCE Lagarde, l’économiste en chef Philip Lane et la membre du Directoire Isabel Schnabel.
  • Le Belge est membre du Conseil des Gouverneurs de la BCE et y représente notre pays.

Taux d’intérêt

  • « Je pense que la hausse de mai sera de 25 ou 50 points de base », explique Wunsch à Reuters, en marge de réunions du FMI et de la Banque mondiale, à Washington.
    • « S’il y a une autre surprise à la hausse dans l’inflation de base et que l’enquête trimestrielle (de la BCE) sur les prêts ne semble pas trop mauvaise, nous pourrions devoir faire une hausse de 50 points de base »,
    • Et d’ajouter : « S’il y a une surprise positive dans l’inflation de base, alors 25 est peut-être plus approprié. »
  • Selon le gouverneur de la BNB, les taux ne devraient pas baisser rapidement, comme le marché l’imagine (vers le début de l’année environ). « Étant donné que la dynamique des salaires sera incompatible avec l’objectif d’inflation de 2% pendant des années et que les taux réels restent faibles, je ne vois pas de renversement rapide de la politique une fois que nous aurons atteint le taux terminal », explique-t-il.
    • Il ne donne pas de chiffre pour ce taux terminal, mais les estimations des analystes affichent 3,75%, en moyenne. Le taux se tient actuellement à 3%.

Réduction du bilan

Le détail : il n’y a pas que les taux d’intérêt que la BCE déploie pour s’attaquer à l’inflation. Elle réduit aussi son bilan, c’est-à-dire qu’elle se débarrasse des actifs en sa possession. Là, les choses pourraient aller plus vite, selon Wunsch.

  • « Nous devons aller plus loin dans le resserrement quantitatif », estime-t-il. « Nous pourrions arrêter complètement les réinvestissements cette année et même avec cela, il faudra des années pour réduire le portefeuille. »
    • Surtout que jusque-là, le marché aurait bien réagi à cette réduction, ajoute-t-il.
  • Pour l’instant, cette réduction est de l’ordre de 15 milliards d’euros par mois : des dettes arrivées à échéance ne sont pas réinvesties. Elle a commencé au mois de mars. Fin mars, le bilan pesait 7.836 milliards d’euros, en tout. Il a gonflé d’environ 5.000 milliards d’euros durant la pandémie.

Inflation

À l’avenir : quel parcours pour l’inflation ?

  • S’il faut davantage réduire le bilan et garder les taux élevés pendant un bout de temps, c’est que l’inflation reste trop élevée. L’inflation sous-jacente, ou inflation de base, est même toujours en hausse.
  • « Ce qui est vraiment inquiétant, c’est qu’en décembre, nous avions prévu une stabilisation de l’inflation de base à 5% avant son déclin », reprend Wunsch. « Nous sommes maintenant à 5,7% et, dans quelques mois, l’écart par rapport à la projection de décembre pourrait être d’un point de pourcentage (l’inflation sous-jacente pourrait s’établir à 6%, NDLR) ».
  • Il s’attend à ce que la baisse des prix de l’énergie finisse par avoir un impact sur les prix en général et que l’inflation de base soit ainsi amenée à baisser. Mais il avertit qu’il y a un risque : elle pourrait au-delà de 3% pendant plus longtemps. Or, l’objectif de la BCE est d’avoir l’inflation à 2%.
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