Avec très peu d’avions dans le ciel, 2020 a pourtant fait plus de victimes que 2019

En 2020, les accidents aériens ont fait plus de victimes dans le monde que l’année précédente. Pourtant lourdement touchée par la crise du coronavirus, l’aviation a traversé une période très difficile. Beaucoup moins d’avions ont volé et le nombre de passagers, en particulier les passagers internationaux, est resté très bas.

Les données proviennent d’un rapport du Jet Airliner Crash Data Evaluation Center (Jacdec) de Hambourg, basé sur une analyse des statistiques d’accident pour les avions commerciaux d’un poids d’au moins 5,7 tonnes ou de plus de 20 sièges.

Paradoxe

En 2020, 318 personnes ont perdu la vie dans des accidents aériens lors de vols commerciaux. C’est 25 victimes de plus que l’année précédente. A l’inverse, on a dénombré un nombre plus restreint d’accidents mortels. 9 en 2020, 27 en 2019.

‘Ce paradoxe s’explique principalement par le fait que la majorité des décès de l’année qui vient de s’écouler ont été provoqués par deux accidents’, explique Jan-Arwed Richter, fondateur de Jacdec.

En janvier, un avion de ligne d’Ukraine International Airlines a été abattu au-dessus de Téhéran, en Iran. Dans cet accident, 176 personnes ont été tuées. L’Iran a finalement admis être involontairement responsable du crash du Boeing 737-800 de la compagnie aérienne ukrainienne. L’armée aurait abattu l’avion par accident.

En mai, un avion de la Pakistani Airlines s’est écrasé dans un quartier résidentiel de Karachi. Dans cet accident, 97 personnes sont mortes à bord d’un Airbus A320. Une personne a perdu la vie alors qu’elle était au sol. L’accident a été attribué à une erreur humaine. Les pilotes et les contrôleurs aériens n’auraient pas suivi les protocoles prescrits.

Un accident dans la ville indienne de Chennai impliquant un Boeing d’Air India a tué vingt autres personnes en août. On a découvert que l’avion avait choisi la mauvaise piste pour son décollage à l’aéroport de Chennai.

Entraînement

L’Association internationale du trafic aérien (IATA) estime que l’activité du trafic aérien mondial a diminué de près de 70% dans de nombreuses régions tout au long de l’année en raison de la crise du coronavirus. ‘En conséquence, les statistiques sur les accidents aériens de cette année montrent que la situation est pire que la normale’, note Richter. ‘Après tout, le trafic aérien mondial s’est pratiquement arrêté à la suite de l’épidémie de coronavirus. Il n’y a donc pas beaucoup d’accidents qui auraient pu se produire’.

‘Toutefois, ce paradoxe montre le niveau de sécurité extrêmement élevé que l’aviation a atteint ces dernières années. Un seul accident peut déterminer à lui tout seul si les statistiques annuelles conduisent à des conclusions positives ou négatives. D’autre part, cela montre également que le risque d’accident d’avion est en général très faible’.

Cependant, les experts en aviation sont préoccupés par la période qui va suivre l’estompement de la crise du coronavirus et la reprise du secteur. ‘Une activité aérienne limitée, comme c’est le cas actuellement, a également des conséquences importantes pour les pilotes’, explique l’expert sud-africain en aviation Flippie Vermeulen. ‘Les pilotes ont besoin d’un entraînement constant. Un nombre minimum d’heures de vol pour obtenir une licence n’est donc plus suffisant’.

‘Il est donc important que les compagnies aériennes prévoient une formation supplémentaire pour les pilotes qui n’ont pas volé régulièrement cette année avant qu’ils repartent dans les airs’. avertit l’expert allemand en aviation Cord Schellenberg.

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