Votre bière sera peut-être beaucoup plus chère demain

Demain, les taux de TVA dans l’hôtellerie et la restauration reviendront aux anciens niveaux, plus élevés. La réduction temporaire de la TVA – mesure de soutien de la crise coronarienne – arrive à son terme. La grande question est la suivante : les cafés et les restaurants répercuteront-ils cette augmentation sur le consommateur ?

Depuis mai, le secteur de la restauration peut bénéficier du taux réduit de TVA de 6 %, tant pour les boissons que pour les repas. Théoriquement, cela aurait pu entrainer une baisse des prix pour les consommateurs, mais dans la pratique, les prix sont restés constants, voire ont augmenté. L’industrie hôtelière et de la restauration a utilisé la mesure de soutien du gouvernement De Croo principalement comme un tampon financier supplémentaire bienvenu pendant le redémarrage progressif après les fermetures.

À minuit, cependant, la mesure de soutien expire. Les taux de TVA reviennent à 12 % pour les aliments consommés sur place et à 21 % pour les boissons (alcoolisées et non alcoolisées), soit les taux habituels.

De 3 à 3,4 euros ?

Certains opérateurs ont déjà annoncé qu’ils répercuteraient tout ou partie l’augmentation de la TVA sur le client final. Cela pourrait entrainer des hausses de prix assez importantes. Si l’augmentation était répercutée intégralement, une bière qui coûte 3 euros aujourd’hui coûterait 3,42 euros demain. En effet, ce n’est pas 6 %, mais 21 % de TVA qui sont alors facturés sur le prix de base de 2,83 euros.

Bien entendu, les propriétaires ne sont pas obligés d’augmenter leurs prix. Certains promettent de maintenir les prix constants, même si cela signifie que leur marge bénéficiaire va encore se réduire. Mais compte tenu de la hausse rapide des prix de l’énergie et de l’augmentation des coûts d’achat des boissons et des aliments, on peut s’attendre à ce qu’une proportion importante de leurs collègues répercute au moins partiellement la TVA.

Plusieurs responsables du secteur de l’hôtellerie et de la restauration plaident pour que la réduction dégressive soit maintenue à 6 % et qu’elle soit permanente. Cela donnerait structurellement au secteur une plus grande marge de manœuvre financière et des possibilités de croissance, tel est leur raisonnement. Il est toutefois très douteux que le gouvernement fédéral soit disposé à le faire. Les conséquences pour le budget ne peuvent être sous-estimées.

Selon la fédération Horeca Flandres, la réduction temporaire de la TVA équivaut à un transfert de 730 millions d’euros de l’État vers le secteur de l’hôtellerie et de la restauration.

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