Voici la ruse de SpaceX pour retenir ses employés mécontents… et sous-payés

Sur le site d’emploi Glassdoor, les commentaires des employés de SpaceX ne donnent pas du tout envie d’y travailler. L’entreprise parvient pourtant à les garder sous son aile en les enfermant dans un subterfuge très habile.

Un job ‘sous payé’, une ‘compensation minimale’, ‘les plus bas salaires de l’industrie’ pour des deadlines étouffantes… Les reviews des employés de SpaceX révèlent une culture d’entreprise qui laisse à désirer, au mieux. Visiblement malheureux et insatisfaits, les salariés ne démissionnent cependant pas pour autant. C’est que SpaceX a trouvé une astuce bien pensée pour les garder chez soi.

Selon les témoignages d’employés et investisseurs sur Business Insider et relayés par Korii, l’entreprise d’Elon Musk a recourt à un système de stock-options qui dispose d’un ‘facteur de rétention énorme’. Les employés peuvent acquérir des parts de SpaceX pour 90 % de leur valeur, dans une limite de 15 % de leur salaire. La valeur de ces parts est réévaluée tous les six mois (et presque toujours revue à la hausse). Jusqu’ici rien de très différent des autres compagnies.

SpaceX est cependant une entreprise à capitaux privés, ce qui signifie que les employés ne peuvent pas revendre leurs actions sur des marchés financiers. Au lieu de quoi c’est l’entreprise qui se charge elle-même de la transaction, via un marché financier ‘interne’. Tous les six mois, les salariés décident ainsi du montant de stock-actions qu’ils vont vendre. Une fois la quantité totale récoltée, SpaceX revend ces parts à des investisseurs ‘de confiance’ sélectionnés par ses soins.

Une surveillance des employés bien pensée

Si la manœuvre semble inoffensive, voire même favorable aux employés, elle cache en réalité une ruse: ‘ils autorisent normalement la vente de 10% à la fois, ou au maximum d’un million de dollars’, indique un investisseur à Business Insider. ‘Comme ça, si un employé de la première heure ou un cadre de l’entreprise détient dix millions en actions, il ne va pas vouloir tout vendre et partir’. Bloqué à l’intérieur de SpaceX, pris en otage par ses propres actions.

Cette ruse permet donc à l’entreprise de contrôler les détenteurs de parts parmi ses employés mais également de les motiver, comme la carotte qui pousse l’âne à avancer. Mécontents, exploités, mais aussi incités à rester grâce à cette possibilité d’obtenir une vraie petite fortune. Jusqu’à ce que SpaceX décide de devenir publique et permette ainsi aux employés de démissionner tout en détenant leurs actions et de pouvoir les revendre par la suite. Sauf que ça, ce n’est pas à l’ordre du jour pour Elon Musk. Pas bête…

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