S’habiller coutera aussi plus cher en 2022

Le prix du coton – matière première la plus utilisée dans l’industrie du textile – n’a cessé de grimper au cours des quinze derniers mois. Il a atteint son niveau le plus haut depuis 10 ans sur les marchés internationaux. De quoi faire craindre que les industriels répercutent cette hausse de prix sur les consommateurs.

Pénuries dans les rayons des grands magasins, retard de livraison ou produits vendus plus cher, le marché mondial fait face à une crise globale et l’industrie du textile ne fait pas exception. Une situation compliquée liée aux problèmes au sein de la chaine d’approvisionnement, à la flambée des prix de l’énergie et des autres matières premières, et qui devrait se répercuter sur les portefeuilles des consommateurs dès l’année prochaine. Les vêtements devraient en effet coûter plus cher en 2022.

La météo, principale coupable

Selon l’Institut français de la Mode (IFM) cité par LSA, près de 6 chaines de magasins de textile sur 10 comptent augmenter leur prix l’année prochaine. Une décision évidemment liée à la flambée des prix des matières premières, dont le coton (+54% en 15 mois) ou la laine (+43% en un an).

Les mauvaises conditions météorologiques dans un grand nombre de zones de production sont la principale cause de cette hausse de prix. Le sud des États-Unis a en effet été touché par une extrême sécheresse, mettant à mal la production de coton. Et qui dit mauvaises récoltes, dit forcément hausse de prix.

Protestation

À cela viennent également s’ajouter des problèmes géopolitiques. Le coton produit dans la région de Xinjiang est boycotté par plusieurs grandes marques et le gouvernement américain en protestation contre le travail forcé des Ouïghours.

Crise de l’énergie

La crise de l’énergie à laquelle fait face le monde suite à la reprise économique post-coronavirus joue également dans la balance et cette crise pèse lourd. Les coûts de fabrication et de transport ont été revus à la hausse, si bien que les enseignes assurent qu’elles n’auront pas d’autres choix que d’augmenter le prix de leurs marchandises pour conserver leur marge.

Une hausse de 5 à 10%

Près de la moitié des chaines de textile interrogées par l’IFM prévoient d’augmenter leurs prix entre 5 et 9%, mais cette hausse pourrait grimper jusqu’à 10% pour une minorité d’entre elles.

De quoi pousser les consommateurs à se tourner davantage vers les enseignes discount, tendance déjà observée durant l’année 2021. Selon les chiffres de l’IFM, les chaines de grande distribution à bas prix ont été les grandes gagnantes avec un chiffre d’affaires de 13,3%, contre seulement 0,8% pour les grands magasins. Ces derniers sont d’ailleurs en recul de 33% par rapport à 2020.

Une tendance qui peut s’expliquer par l’explosion de la vente à distance, mais aussi par des portefeuilles moins fournis.

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