Ce mercredi, la Roumanie a annoncé avoir obtenu un important financement américain en vue de la construction de deux nouveaux réacteurs nucléaires.
Les USA mettent à nouveau la main sur la construction de réacteurs nucléaires au sein de l’UE

Pourquoi est-ce important ?
Avec la guerre en Ukraine, de nombreux pays européens tentent de gagner en autonomie énergétique. Pour ce faire, certains optent pour le nucléaire. Une manœuvre dans laquelle les États-Unis veulent jouer un rôle.Dans l’actu : la Roumanie reçoit de l’argent américain pour ses nouveaux réacteurs nucléaires.
- Ce sont pas moins de 3 milliards de dollars qui vont être fournis au pays de l’Europe de l’Est. Cela représente un tiers du financement nécessaire à la construction de ses deux nouveaux réacteurs nucléaires.
- L’argent a été mis sur la table par l’Export-Import Bank (EXIM), une agence de crédit à l’exportation basée à Washington.
Le détail : la Roumanie veut doubler la puissance de sa seule centrale nucléaire.
- Actuellement, la Roumanie dispose de deux réacteurs nucléaires, au sein de la centrale de Cernavoda, dans le sud-est du pays. D’une capacité totale de 1.400 MW, ils couvrent environ un cinquième des besoins en électricité de la Roumanie.
- Installés à Cernavoda également, les deux nouveaux réacteurs auront une puissance de de 700 MW chacun. Cela permettra donc de doubler la puissance totale de la centrale.
- Les travaux débuteront en mars ou en avril 2023. Ils devraient se finir en 2030 pour un des réacteurs, en 2031 pour l’autre.
Washington applaudit des deux mains
Les déclarations : les USA sont ravis.
- Cet accord a été ficelé dans le cadre de la COP27, qui se tient actuellement en Egypte.
- « En augmentant sa capacité de production d’énergie nucléaire, la Roumanie prend des mesures importantes pour assurer son indépendance énergétique, grâce à une technologie propre qui constitue une alternative à la réduction des émissions de carbone », s’est réjoui le Premier ministre Nicolae Ciuca.
- Le président roumain n’a pas donné de détails sur les autres sources qui permettront de financer ce projet.
- « Le partenariat stratégique avec la Roumanie pour la rénovation et l’expansion de la centrale de Cernavoda est vraiment essentiel, en particulier lorsque l’on voit ce qui se passe aujourd’hui en Europe avec l’armement énergétique du président russe Vladimir Poutine », a réagi l’envoyé spécial américain pour le climat, John Kerry.
Le contexte : deuxième coup en deux semaines pour Washington.
- EXIM finance les exportations de biens et de services américains, mais on ne sait pas encore quelle(s) sera(ont) le(s) entreprise(s) américaine(s) choisie(s) pour la construction des deux réacteurs en question. Il y a deux ans, l’ancien ambassadeur américain en Roumanie avait indiqué que le projet serait piloté par le géant américain Aecom, en collaboration avec des entreprises américaines, canadiennes, françaises et roumaines. Cela n’a toutefois pas été confirmé par Ciuca ce mercredi.
- Quoi qu’il en soit, les Etats-Unis passent devant la concurrence européenne. Initialement, six entreprises européennes (GDF Suez, Iberdrola, CEZ, RWE, Enel et ArcelorMittal) étaient intéressées, avant de progressivement se retirer, rapporte Euractiv.
- Un groupe chinois était également prêt à investir, mais les liens ont été rompus par la Roumanie en 2020, dans un contexte de méfiance grandissante face aux investissements chinois en Europe.
- On rappellera que pas plus tard que la semaine dernière, les Etats-Unis avaient déjà fait main basse sur la construction d’un réacteur européen. Le premier des six futurs réacteurs de la Pologne a été mis entre les mains de Westinghouse, au nez et à la barbe d’EDF.