L’OPEP+ craint une guerre des prix alors que le Kazakhstan défie les réductions de production


Principaux renseignements

  • La stratégie de l’OPEP+ visant à punir les membres qui dépassent les quotas de pétrole a déclenché une crainte de guerre des prix.
  • Le Kazakhstan défie les réductions de production, privilégiant ses intérêts nationaux aux obligations de l’OPEP+.
  • L’escalade des conflits internes au sein de l’OPEP+ pourrait aggraver des perspectives déjà baissières et conduire à de nouvelles augmentations de la production.

La tentative de l’OPEP+ de punir les membres qui dépassent les quotas de pétrole a déclenché une nouvelle chute des prix du pétrole brut mercredi. Les tensions croissantes avec le Kazakhstan, le plus grand contrevenant aux quotas, ont alimenté les craintes d’une guerre des prix.

Cette mesure fait suite à la décision prise en avril par l’OPEP+ d’accélérer l’augmentation de la production, dans le but de discipliner les membres en surproduction en faisant baisser les prix. Malgré cette stratégie, le Kazakhstan a continué à pomper à ses niveaux les plus élevés.

La position du Kazakhstan

Le ministre de l’énergie du Kazakhstan a déclaré mercredi que le pays ne pouvait pas réduire sa production de manière significative et qu’il donnait la priorité aux intérêts nationaux plutôt qu’aux obligations de l’OPEP+. Cette position a suscité des menaces de la part d’autres membres de l’OPEP+ qui envisageraient une augmentation substantielle de l’offre pour le mois de juin. Bien que le Kazakhstan ait ensuite publié une déclaration affirmant qu’il respectait les obligations de l’OPEP+ et qu’il cherchait des « solutions mutuellement acceptables », le marché pétrolier est resté en baisse.

Les analystes préviennent que l’escalade du conflit interne au sein de l’OPEP+ pourrait aggraver des perspectives déjà baissières en augmentant l’excédent mondial de pétrole. Ils prévoient de nouvelles augmentations de la production en juin, ce qui rend la prochaine réunion ministérielle de mai cruciale.

Réunion à venir de l’OPEP+

L’OPEP+ se réunira le 5 mai pour décider des niveaux de production de juin. L’option par défaut implique une augmentation mensuelle modeste de 138 000 barils par jour, s’alignant sur leur plan à long terme. Cependant, une augmentation significative de 411 000 barils par jour, équivalente à trois mois d’augmentation, signalerait des tensions internes accrues et pourrait déclencher une nouvelle baisse des prix à terme du pétrole brut.

Bien que les délégués de l’OPEP+ n’aient pas officiellement discuté des plans pour le mois de juin, certains prédisent une augmentation moins importante, tandis que d’autres suggèrent que toutes les options restent ouvertes.

Conséquences pour l’alliance

La défiance du Kazakhstan fait écho à la sortie de l’Angola de l’organisation en 2023 à la suite d’un différend sur les quotas. Comme l’Angola, le Kazakhstan s’appuie sur des compagnies pétrolières internationales telles que Chevron Corp. pour le développement des ressources, ce qui limite le contrôle du gouvernement sur ces entreprises alors qu’elles augmentent la capacité du pays.

La réunion du 5 mai pourrait marquer un tournant pour l’alliance OPEP+ si les tensions persistent. La défiance du Kazakhstan pourrait encourager d’autres membres à remettre en question les avantages de l’adhésion à l’accord d’approvisionnement, ce qui pourrait les amener à quitter l’alliance.

L’impact sur les prix du pétrole

Cet exode pourrait entraîner une hausse de la production, ce qui aurait un impact significatif sur les prix du pétrole si les pays non membres de l’OPEP+, comme les États-Unis et le Brésil, augmentaient également leur production.

L’Arabie saoudite et ses alliés déploieront probablement des efforts diplomatiques considérables pour persuader le Kazakhstan de respecter l’accord. Bien que l’Arabie saoudite et les pays du Golfe possèdent des coûts de production de pétrole parmi les plus bas au monde et puissent donc mieux résister que d’autres à une guerre des prix, ils ne voudraient pas d’une baisse prolongée des prix en raison de son impact négatif sur les finances nationales.

L’alliance OPEP+ s’est montrée de plus en plus fragile cette année, et la défiance du Kazakhstan suggère qu’une scission pourrait être imminente.

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