Poutine perd-il progressivement ses fidèles lieutenants ?

Tous les jours, il se passe quelque chose au Kremlin. Qu’il s’agisse d’une démission, d’un remaniement, d’une maladie ou d’une tentative d’assassinat, Poutine perd toujours quelqu’un de son entourage proche. Selon la rumeur, Nikolaï Patrouchev, secrétaire du Conseil national de sécurité et successeur pressenti de Poutine, aurait été victime d’une crise cardiaque.

Au sein du Kremlin, il y a de nombreuses voix qui veulent toutes avoir leur mot à dire. Cela signifie également qu’il y a beaucoup de personnes sur lesquelles le dictateur Vladimir Poutine peut rejeter la responsabilité si les choses tournent mal. La première option est de simplement renvoyer ces personnes.

Généraux et stratèges de haut niveau

C’est ce qui est arrivé à Alexandre Dvornikov, entre autres, qui a été amené de Syrie par Poutine pour diriger l’invasion russe de l’Ukraine. Fin juin, cependant, le dictateur décide de licencier Dvornikov : la guerre ne se déroule pas comme il le souhaite. Andreï Serdioukov, le général responsable du fiasco d’Hostomel, la banlieue de Kiev où les parachutistes du groupe d’élite VDV ont subi de lourdes pertes, a également été renvoyé.

En plus des licenciements normaux, le Kremlin n’hésite pas à arrêter les personnes de haut rang. Le 19 avril, Vladislav Sourkov, le cerveau de l’invasion de l’Ukraine, a été arrêté, soupçonné de détournement de fonds publics et de corruption. Avec lui, 150 agents du service secret FSB sont emprisonnés : ils saboteraient le service et feraient fuir des informations aux Ukrainiens. Les patrons du Cinquième Service, la branche du FSB opérant en Ukraine, Sergueï Beseda et son adjoint Anatoly Bolyouk, ont ensuite été placés en résidence surveillée.

Des empoisonnements ?

Le Kremlin, cependant, n’hésite pas à prendre des mesures encore plus radicales. Le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, est aux prises avec des problèmes de santé depuis la fin du mois de mars. On dit qu’il souffre de problèmes cardiaques, une rumeur qui a été confirmée par Leonid Nevzline, l’ancien oligarque qui a fui la Russie : il a écrit que Choïgou avait subi une crise cardiaque, ce qui ne serait pas arrivé de manière tout à fait naturelle. Choïgou, un ami d’enfance du dictateur, serait également blâmé pour les échecs en Ukraine. Selon les rumeurs, Poutine discute de plus en plus souvent de la guerre avec les généraux eux-mêmes, son ministre de la Défense restant à l’écart.

Quelque chose de similaire est arrivé à Anatoli Tchoubaïs, l’un des plus fidèles alliés de Poutine. Il a démissionné de son poste d’envoyé spécial du Kremlin pour le climat le 23 mars parce qu’il n’était pas d’accord avec l’invasion de l’Ukraine par Poutine. Le 1er août, on a appris que Tchoubaïs avait été admis en soins intensifs dans un hôpital européen.

Les symptômes de Tchoubaïs étaient très similaires à ceux du syndrome de Guillain-Barré, une maladie dans laquelle le système immunitaire attaque les propres nerfs du patient, ce qui entraîne finalement une paralysie. Le syndrome peut résulter d’une infection par le Covid-19, le virus Zika ou d’une infection respiratoire ou gastro-intestinale. On ne peut toutefois pas exclure une intention malveillante : les symptômes de l’empoisonnement à l’arsenic sont pratiquement les mêmes.

Avec la possible crise cardiaque de Nikolaï Patrouchev, qui, en tant que secrétaire du Conseil national de sécurité, conseille Poutine sur la guerre, un autre intime du Kremlin semble être mis de côté.

(CP)

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